Une récente découverte choque les consommateurs européens et inquiète les experts de santé publique. En effet, une étude conduite par la Commission européenne a mis en lumière la présence de résidus d’œstradiol 17 Beta, une hormone strictement interdite en Europe, dans des cargaisons de bœuf importées du Brésil. Cette substance n’est pas seulement illégale sur le sol européen, mais elle est également reconnue pour ses risques élevés pour la santé, notamment en tant que facteur potentiel de cancer.
Pourquoi cette hormone est-elle dangereuse ?
L’œstradiol 17 Beta est une hormone qui sert à stimuler la croissance du bétail, particulièrement des femelles, pour accélérer leur développement. Bien que cette pratique soit autorisée au Brésil, elle est formellement prohibée en Europe en raison des dangers qu’elle présente. Florence Brunet-Possenti, cancérologue à l’hôpital Bichat de Paris, avertit que « des expositions répétées à cette hormone peuvent induire le développement de cancers, notamment des cancers dits œstradiol-dépendants, comme le cancer du sein ».
Les résultats alarmants de l’enquête
L’enquête menée par la Commission européenne entre mai et juin 2024, et dont les résultats ont été diffusés le mois dernier, a révélé non seulement la contamination de la viande mais aussi l’incapacité du Brésil à assurer la traçabilité de l’utilisation de l’œstradiol dans ses élevages. « L’autorité compétente brésilienne ne peut pas garantir la fiabilité des déclarations sur l’absence d’utilisation de cette hormone dans les processus d’élevage », précise le rapport. Cette situation met en lumière des lacunes significatives dans le contrôle de la chaîne de production et d’exportation de viande bovine du Brésil vers l’Europe.
Impact sur les relations commerciales entre l’UE et le Brésil
Cette découverte alimente davantage les tensions entre les syndicats agricoles européens, principalement français, et les autorités chargées des accords commerciaux avec le Mercosur, un bloc économique sud-américain comprenant le Brésil. « Il est incompréhensible que l’on puisse envisager la signature d’accords de libre-échange alors que de graves défaillances sont constatées dans le respect des normes sanitaires de base par ces pays », dénonce Patrick Benezit, président de la Fédération nationale bovine.
La situation est d’autant plus tendue que ce débat résonne dans un contexte international où se discutent des accords commerciaux cruciaux. Les agriculteurs européens, et notamment français, voient dans cette affaire une raison supplémentaire de s’opposer farouchement à l’accord de libre-échange en cours de discussion au G20 de Rio de Janeiro. Ce dernier est en effet source d’inquiétude, car il pourrait potentiellement ouvrir encore davantage les portes du marché européen à des produits agricoles non conformes aux normes locales.
Répercussions potentielles sur le marché européen
Tandis que 41 000 tonnes de bœuf brésilien ont franchi les frontières européennes en 2023, la découverte de ces résidus d’hormones interdites jette un voile de suspicion sur l’ensemble des importations en provenance du Brésil. En réponse à cette affaire, le gouvernement brésilien a réagi en suspendant temporairement l’exportation de viande bovine femelle vers l’Europe. Cependant, cette mesure pourrait ne pas suffire à restaurer la confiance et le sentiment de sécurité des consommateurs européens.
En attendant la mise en place de contrôles supplémentaires et plus rigoureux, les autorités européennes et nationales doivent redoubler de vigilance. Il est crucial de garantir la sécurité alimentaire, de renforcer la traçabilité des produits importés et de veiller à la stricte application des normes sanitaires européennes.
Conclusion
La question des résidus d’œstradiol dans la viande brésilienne importée remet sur la table le débat sur les standards sanitaires et la rigueur des contrôles liés aux accords de libre-échange. Alors que les discussions continuent au niveau international, il est impératif pour les consommateurs, les producteurs et les autorités européennes d’œuvrer ensemble pour s’assurer que les exigences de sécurité alimentaire soient non seulement respectées mais aussi renforcées pour prévenir d’éventuelles nouvelles infractions de ce type à l’avenir.