Face à la menace d’une épidémie de mpox, la France a décidé d’agir vigoureusement en déployant plus de 230 sites de vaccination à travers son territoire. Cette décision intervenait après la recrudescence de cas en République démocratique du Congo (RDC), où une nouvelle souche, le clade 1b, a fait son apparition, touchant également le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda. Cette situation a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à décréter, le 14 août, une urgence de santé publique de portée internationale, signalant ainsi le plus haut niveau d’alerte sanitaire.
Personnes éligibles à la vaccination
En France, la campagne de vaccination cible principalement les groupes les plus à risque. Selon le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, « des cas sporadiques du nouveau variant de mpox pourraient apparaître prochainement en France ». Par conséquent, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé la vaccination des personnes ayant été en contact avec des malades, ainsi que des individus présentant un haut risque d’exposition. Si le nombre de cas augmente, les personnels de santé seront également inclus dans ce dispositif.
Quels vaccins sont disponibles ?
D’après l’OMS, deux vaccins ont été privilégiés ces dernières années : le MVA-BN, du laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, et le LC16, produit pour le gouvernement japonais. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) explique que les deux vaccins présentent une efficacité et un profil de tolérance similaires. Un troisième vaccin, l’ACAM2000, est recommandé par le Groupe consultatif stratégique d’experts sur la vaccination (SAGE) de l’OMS, au cas où les deux premiers ne seraient pas disponibles.
Efficacité des vaccins
Malgré une vaccination de près de 150 000 personnes en France au cours des trois dernières années, il reste difficile de se prononcer sur le niveau d’efficacité des vaccins contre le nouveau variant. Cependant, le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Bichat à Paris, se veut rassurant : « L’efficacité de ces vaccins a été démontrée durant l’épidémie de 2022 ; ils devraient donc être également efficaces contre cette nouvelle souche. »
Dispositifs de sécurité et vigilance
L’Institut Pasteur, spécialisé en médecine du voyage, s’est organisé pour tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox, en collaboration avec la Direction générale de la Santé (DGS). Depuis ce week-end, la Cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) de l’Institut Pasteur analyse les prélèvements suspects sur demande des autorités sanitaires, assurant ainsi une vigilance accrue.
Par ailleurs, pour toute information, le numéro du « Mpox info service » (08 01 90 80 69) est accessible tous les jours de 8 heures à 23 heures. Les autorités espèrent ainsi répondre aux préoccupations et informer au mieux la population. À ce jour, aucune contamination par le clade 1 n’a encore été recensée en France, mais les autorités se préparent à cette éventualité.