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Urgence vitale du don d’organes en France : des vies en jeu chaque jour

A photography of a young man named Alexandre Allain standing on a hilltop with a clear sky, taking a deep breath, symbolizing his recovery after a double lung transplant.
La France fait face à une crise du don d'organes, avec un taux d'opposition croissant atteignant désormais 37 % et des niveaux critiques dans des régions comme l'Île-de-France et les Hauts-de-France. Malgré cela, des témoignages inspirants comme celui d'Alexandre Allain, greffé des poumons, mettent en lumière l'impact crucial de ce geste, soulignant l'importance d'une meilleure communication et sensibilisation.

L’urgence du don d’organes en France

Chaque jour, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en moyenne, « 15 greffes d’organes, 23 nouveaux inscrits sur liste d’attente, et deux à trois décès par manque de greffons ». Ces données alarmantes ont été présentées par François Kerbaul, directeur du prélèvement et de la greffe d’organes et de tissus à l’Agence de la biomédecine. En prévision de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, l’Agence a appelé à une prise de conscience accrue pour amplifier ce geste salvateur en France.

Un paradoxe préoccupant

Le paradoxe est frappant : bien que 80 % des Français se déclarent favorables au don d’organes après leur décès, le taux d’opposition ne cesse de croître, atteignant 37 % en 2024. Plus criant encore, certaines régions comme l’Île-de-France, les Hauts-de-France, une partie d’Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et les territoires d’Outre-mer affichent des niveaux d’opposition avoisinant les 50 %. Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine, souligne que ce paradoxe est souvent le résultat du manque de communication entre les individus et leurs proches sur cette question cruciale. En effet, « on peut sauver entre six et sept personnes juste en disant un mot, oui, à ses proches ».

Région Taux d’opposition
Île-de-France 50 %
Hauts-de-France 50 %
Auvergne-Rhône-Alpes 50 %
PACA 50 %
Outre-mer 50 %

Vent de révolte contre les idées reçues

Marine Jeantet s’attache à réfuter diverses idées reçues : les organes servent exclusivement à des interventions thérapeutiques et non à la recherche scientifique ; les critères d’attribution des greffons sont purement médicaux, indépendamment de la catégorie socioprofessionnelle ; aucune religion ne proscrit le don d’organes et les rites funéraires sont scrupuleusement respectés. Il est également important de rappeler qu’il n’existe pas de limite d’âge pour le don d’organes. L’année écoulée a vu plus de 5.630 greffes réalisées, mais ce chiffre reste inférieur aux niveaux pré-Covid, entravé par des refus familiaux croissants et par les difficultés du système hospitalier.

Le témoignage inspirant d’Alexandre Allain

Alexandre Allain, 28 ans, atteint de mucoviscidose, a décrit le bouleversement de sa vie en juillet 2017, après 30 jours d’attente, lorsqu’il reçut un appel du CHU de Nantes l’informant qu’il pourrait être doublement greffé des poumons. Cet appel, « un dimanche soir à 21 heures », a marqué un tournant décisif. Suite à une convalescence ardue, il savoure aujourd’hui une capacité respiratoire supérieure à 105 %, contre seulement 6 % avant la greffe. Très reconnaissant, Alexandre ne cesse d’entreprendre des projets ambitieux, notamment pour honorer la mémoire du donneur et de sa famille, illustrant ainsi concrètement l’impact inestimable du don d’organes.

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