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Un Médecin Algérien en Guadeloupe : Entre Précarité et Déserts Médicaux

A photograph of a dedicated Algerian physician consulting with a patient in a vibrant, yet under-resourced hospital setting in Guadeloupe, capturing the multicultural essence and the challenges faced by healthcare professionals in remote regions.
Rafik Bedoui, médecin algérien naturalisé français, travaille en Guadeloupe où il se bat contre les déserts médicaux et les contrats précaires. Inquiet de la montée du Rassemblement National, il met en garde contre les politiques d'exclusion qui pourraient aggraver la crise sanitaire en France, notamment dans les régions d'Outre-mer.

Un Médecin de l’Algérie à la Guadeloupe

Rafik Bedoui, médecin d’origine algérienne, a été naturalisé en 2021. Il exerce actuellement à l’hôpital de Basse-Terre, en Guadeloupe, une région touchée par un fort désert médical. Son parcours professionnel l’a mené de l’Algérie à la France, puis à la Guadeloupe. « Je veux qu’on reconstruise une France ensemble plutôt que de déconstruire tout ce que nous avons, » a-t-il déclaré. Installé en France depuis 2011, il a décidé de s’y installer par amour, rejoignant une Lyonnaise qui est aujourd’hui son épouse et la mère de leurs trois enfants.

Des Contrats Précaires et Inquiétudes Légitimes

Malgré ses années de pratique, Rafik Bedoui enchaine les contrats précaires depuis plus de dix ans. En 2021, il a accepté un poste à durée déterminée jusqu’en 2025, en pleine crise liée aux déserts médicaux. Inquiet de la montée du Rassemblement national (RN) à l’approche du second tour des législatives, il redoute une aggravation de la situation des hôpitaux. « En France, à l’hôpital, on se retrouve parfois avec des services entiers remplis de médecins de nationalité étrangère, diplômés depuis longtemps, expérimentés, qui remplacent parfois les chefs de service, » précise Rafik.

Un Scénario Alarmant pour les Hôpitaux

En cas de victoire du RN, Rafik Bedoui craint des politiques d’exclusion qui pourraient frapper de plein fouet les hôpitaux. Avec des mesures potentiellement draconiennes, des médecins comme lui pourraient se retrouver interdits d’exercer, conduisant certains territoires à se retrouver dépourvus de soignants. « Si ces médecins sont expulsés du jour au lendemain, certains territoires risquent de se retrouver dépourvus de soignants. » estime-t-il. Cette situation serait d’autant plus dramatique dans les régions d’Outre-mer, déjà en souffrance face à un manque criant de professionnels de santé.

L’Humanité Avant Tout

Rafik Bedoui, qui a travaillé pendant plus de dix ans dans l’humanitaire, se sent personnellement touché par la montée du RN. « Vous entendez le parcours de migrants, qui quittent leur pays à contrecœur et ont vécu des histoires à vous empêcher de dormir pendant des semaines. » Pour lui, il est impensable de renvoyer ces personnes chez elles après qu’elles ont tout donné, notamment durant la crise du Covid-19. Il appelle à la solidarité et à la reconstruction d’une France plus inclusive. « Moi, je veux qu’on reconstruise une France ensemble plutôt que de déconstruire tout ce que nous avons. »

L’Importante Contribution des Médecins Étrangers

Rafik Bedoui met en lumière l’importance des médecins étrangers dans le paysage hospitalier français. Selon lui, leur contribution est cruciale, surtout dans les zones de désert médical comme la Guadeloupe. « Si des médecins étrangers sont venus ici, ce n’est pas juste pour bénéficier d’une meilleure situation. » Ces professionnels de santé viennent pour des raisons souvent davantage humanitaires que matérielles, et leur expulsion pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le système de santé français.

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