La Symptothermie : une méthode contraceptive naturelle largement plébiscitée
Sur les réseaux sociaux, un certain engouement se fait sentir autour de la symptothermie, une méthode de contraception naturelle vantée par des figures influentes telles que Clémence, énergéticienne, Alix, instructrice en symptothermie, ou Nadège, naturopathe. Ces dernières invitent leur audience à « se reconnecter à leur cycle ». Mais que recouvre précisément cette méthode, et surtout, quelle est sa fiabilité ?
La symptothermie offre une alternative aux méthodes contraceptives traditionnelles en permettant aux femmes de détecter la période de fertilité. Le but est d’éviter les rapports sexuels non protégés durant ce laps de temps, ou de les remplacer par des rapports protégés. Les réseaux sociaux s’entousiasment pour cette méthode, lui attribuant un taux d’efficacité dépassant souvent les 98%.
Toutefois, des gynécologues obstétriciens expriment des réserves sur cette méthode de contraception, notamment en raison de l’hétérogénéité des résultats d’études publiées. Ces incertitudes soulignent l’importance d’approfondir les connaissances à son sujet pour offrir aux femmes des informations fiables.
Comment la Symptothermie permet-elle de repérer la période de fertilité ?
Pour comprendre la symptothermie, il est essentiel de noter que les femmes ne sont fertiles que quelques jours par mois. Pour identifier cette fenêtre de fertilité, la symptothermie s’appuie sur l’observation minutieuse de signes biologiques. Ceux-ci comprennent la mesure quotidienne de la température corporelle, l’examen de la glaire cervicale et, pour certaines, l’évaluation de la position du col de l’utérus.
Dans la pratique, les femmes prennent leur température corporelle tous les jours à la même heure, celle-ci connaissant une baisse légère en phase pré-ovulatoire puis une remontée post-ovulation. Parallèlement, elles observent les modifications de leur glaire cervicale et la position de leur col utérin, des indicateurs qui varient en fonction de leur période de fertilité.
Malgré les promesses, les gynécologues pointent du doigt la difficulté de discerner ces changements pour certaines femmes et soulignent les facteurs susceptibles de compliquer l’interprétation des signaux, tels que des cycles irréguliers ou des perturbations hormonales.
Les limites inhérentes à la symptothermie
Malgré l’intérêt croissant pour la symptothermie et son potentiel en termes d’autonomie, plusieurs facteurs peuvent limiter son efficacité. Par exemple, certaines femmes produisent très peu de glaire cervicale, rendant le suivi des changements plus difficile. Les modifications hormonales dues à des facteurs variés – traitements médicamenteux, alimentation, variations de poids – peuvent également affecter les indices de température et de glaire.
Des troubles tels que le syndrome des ovaires polykystiques ou l’anorexie peuvent engendrer des cycles menstruels irréguliers, défiant l’utilisation fiable de cette méthode. Par ailleurs, le toucher du col est perçu par certaines spécialistes comme complexe et potentiellement source d’erreurs.
La symptothermie exige donc une motivation et une rigueur particulière de la part des utilisatrices pour être efficace, un investissement personnel non négligeable à ne pas sous-estimer.
Quelle est la réalité de l’efficacité de la symptothermie ?
Le taux d’efficacité de la symptothermie est au cœur des débats. Les défenseurs de cette méthode évoquent un taux de seulement 2% de grossesses non souhaitées, basé sur l’indice de Pearl, une statistique qui offre une mesure de l’efficience contraceptive sur une échelle de 100. Ce même taux est cité dans une comparaison effectuée par l’OMS pour une utilisation normale et non optimale de la méthode (avec un taux de 7% pour la pilule).
Néanmoins, les études menées à ce jour fournissent des résultats variés, avec des taux de grossesses allant de 1,8% à 33,6% pour une utilisation classique, et de 0,4% à 12,1% pour une utilisation optimale, ce qui met en lumière la diversité des contextes d’utilisation et des niveaux de rigueur des utilisatrices.
Étude | Taux de Grossesse (Usage Courant) | Taux de Grossesse (Usage Optimal) |
---|---|---|
Allemagne, 1985 (900 femmes) | 0,6% (sans rapports pendant période fertile) | |
Études diverses récentes | 1,8% – 33,6% | 0,4% – 12,1% |
Des spécialistes suggèrent que ces études ne reflètent pas une réalité générale mais sont plutôt le résultat d’une pratique par des femmes exceptionnellement méticuleuses et motivées.