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Enfants nés en fin d’année : Surdiagnostic de TDAH et orthophonie en hausse

"A photograph of a young child in a classroom, surrounded by assignments, looking overwhelmed, with a calendar highlighting the month of December in the background."
Une étude de l'ANSM et de l'Assurance maladie, publiée le 20 juin 2024, révèle que les enfants nés en fin d'année sont plus fréquemment prescrits des traitements pour le TDAH et des séances d'orthophonie en raison de leur jeune âge. Les chercheurs suggèrent de revoir les attentes scolaires et de prendre en compte le mois de naissance lors des prescriptions.

Une récente étude révèle que les traitements pour le TDAH ainsi que les séances d’orthophonie sont davantage prescrits aux enfants nés en fin d’année. Cette recherche a été menée par l’Agence du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie, portant sur une cohorte de plus de 4 millions d’enfants âgés de 5 à 10 ans, nés entre 2010 et 2016. Les résultats de cette étude, publiés le 20 juin 2024, mettent en évidence que la différence d’âge au sein d’une même classe scolaire peut avoir un impact significatif sur la fréquence de ces interventions.

Dans le détail, les enfants nés en décembre présentent 55 % de risque supplémentaire de débuter un traitement par méthylphénidate et 64 % de risque supplémentaire de recevoir des séances d’orthophonie, comparés à ceux nés en janvier de la même année. Le risque de prescription de méthylphénidate augmente progressivement avec chaque mois de naissance suivant le tableau ci-dessous:

Mois de naissance Risque supplémentaire de méthylphénidate Risque supplémentaire d’orthophonie
Février 7 % 3 %
Avril 9 % 12 %
Juillet 29 % 30 %
Octobre 46 % 49 %

Les auteurs de l’étude avancent que les exigences scolaires peuvent être trop élevées pour les plus jeunes enfants du même niveau scolaire. Cette situation pourrait conduire à des diagnostics erronés de TDAH ou de troubles des apprentissages. En effet, les difficultés rencontrées par les plus jeunes élèves d’une classe ne seraient pas nécessairement anormales, mais liées à leur jeune âge. De plus, il est possible que les troubles des élèves plus âgés soient sous-diagnostiqués, car ils parviennent souvent à compenser grâce à une maturité accrue.

Alain Weill, directeur adjoint d’EPI-PHARE, souligne que ces résultats pourraient engendrer des recommandations spécifiques. Il préconise de ne pas fixer des attentes trop strictes, comme l’idée qu’un enfant de CP doit savoir lire à Noël. De plus, il suggère que le mois de naissance soit pris en compte lors de la prescription de la Ritaline ou des séances d’orthophonie. Ces propositions seront examinées par la Haute Autorité de santé, qui doit bientôt publier de nouvelles recommandations concernant la prise en charge du TDAH.

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