Nestlé face à de graves accusations dans l’alimentation infantile
Le mastodonte de l’industrie agroalimentaire, Nestlé, se retrouve sous le feu des critiques suite à un rapport accablant de l’ONG suisse Public Eye. Cette dernière accuse l’entreprise de traiter de manière inégale les enfants à travers le monde en ajoutant du sucre dans les produits destinés aux bébés dans les pays à faibles revenus. La firme doit se défendre de ces allégations, affirmant une politique globale uniforme de commercialisation de ses produits pour les nourrissons.
Les arguments de l’ONG pointent une pratique de « double standard » : alors que les produits équivalents dans les marchés occidentaux sont exempts de sucre ajouté, ce n’est pas le cas dans les pays émergents. Cette différenciation était particulièrement visible avec les céréales pour bébés vendues dans des pays comme l’Éthiopie et la Thaïlande, où les quantités de sucre s’avèrent significatives par rapport à l’Allemagne ou au Royaume-Uni.
La réponse de Nestlé
Face à la tourmente, Nestlé nie catégoriquement les accusations, en se basant sur sa politique de qualité qui s’appliquerait indistinctement à tous les pays. Le groupe assure que « Tous nos aliments et produits laitiers pour la petite enfance sont équilibrés » en suivant « les lignes directrices et recommandations scientifiques reconnues ». Leur portefeuille inclut des marques bien connues telles que Laboratoire Guigoz et Nestlé Nidal, qui se positionnent comme des références dans le secteur de l’alimentation infantile.
Une enquête révélatrice
L’enquête de Public Eye a mis en évidence des écarts notables, par exemple sur les céréales pour bébés de 6 mois de la marque Cerelac parmi différents pays. À titre illustratif, nous pouvons comparer la teneur en sucre entre divers marchés :
Pays | Teneur en sucre ajouté par portion |
---|---|
Éthiopie | 5 grammes |
Thaïlande | 6 grammes |
Allemagne | 0 gramme |
Royaume-Uni | 0 gramme |
L’impact sur Nestlé et ses investisseurs
Ce scandale surgit à un moment particulièrement délicat pour Nestlé, juste avant son assemblée générale annuelle, et en conjonction avec d’autres controverses, notamment sur la gestion de ses eaux minérales en France et en Suisse. Ces incidents conjugués ont alarmé la communauté des investisseurs et analystes financiers.
Analystes de renom, Jean-Philippe Bertschy de Vontobel et Patrik Schwendimann de la banque cantonale de Zurich, ont tous deux commenté la situation. Le premier signale des « inquiétudes » croissantes chez les investisseurs, tandis que le second souligne que l’image de Nestlé est aussi ternie « qu’elle ne l’a jamais été depuis plus de 25 ans ». Il incite l’entreprise à mettre en œuvre des « améliorations claires dans les trimestres à venir ».