Le secteur de la santé au Japon est confronté à une crise de sécurité sanitaire suite à la révélation de deux nouveaux décès potentiellement liés à la prise de compléments alimentaires. Ces produits, issus de la gamme d’un renommé groupe pharmaceutique japonais, Kobayashi Pharmaceutique, sont suspectés d’avoir causé la mort de quatre personnes. Les produits incriminés contiennent un type spécifique de levure de riz fermenté, connu sous le nom de « beni koji » ou levure de riz rouge, souvent vanté pour ses propriétés anticholestérol naturelles. Cependant, l’inquiétude grandit autour de ces compléments en raison d’avertissements antérieurs quant à leurs effets secondaires possibles.
Les premières inquiétudes ont vu le jour dès janvier, lorsque des consommateurs ont soumis des rapports soulevant des problèmes rénaux consécutivement à l’usage de ces produits. La réaction de Kobayashi Pharmaceutical n’était pas à la hauteur des attentes. C’est seulement après une série de cas rapportés que l’entreprise a débuté une enquête interne pour déterminer les causes exactes des problèmes rapportés, et ce, malgré la gravité des signalements précoces.
Enquête en cours et mesures de précaution
Kobayashi Pharmaceutical, situé à Osaka, travaille de concert avec les autorités sanitaires pour approfondir les investigations. Plus de cent hospitalisations sont actuellement à l’étude, suspectées d’être liées à la consommation des compléments alimentaires en question. La réaction de l’entreprise, accusée de manquer de transparence dans la gestion de cette crise sanitaire, a entraîné des critiques de la part du ministre de la Santé, Keizo Takemi, qui a pointé du doigt l’absence de communication en temps utile avec les instances gouvernementales.
Suite à l’annonce des décès et des hospitalisations, Kobayashi Pharmaceutical a entamé un vaste processus de rappel des lots potentiellement dangereux. Ce processus vise à limiter les risques pour le public et à restaurer la confiance dans sa gestion de la crise.
Impact sur l’industrie alentour
L’impact du scandale dépasse le cadre de Kobayashi Pharmaceutical. En effet, l’entreprise a fourni de la levure de riz rouge à une cinquantaine d’autres sociétés au Japon. Ces partenaires commerciaux, confrontés aux mêmes risques, ont dû procéder au rappel de divers produits alimentaires incorporant cet ingrédient. Parmi eux, on trouve des articles tels que du saké pétillant, des assaisonnements pour salade ou encore de la pâte de soja fermentée, connue sous le nom de « miso ».
Ce rappel de masse montre l’étendue de la préoccupation portée à la santé publique et soulève des questions sur les normes de contrôle qualité dans l’industrie de la supplémentation alimentaire. Le scandale encourage à une réflexion plus profonde sur les règlementations qui encadrent les compléments alimentaires et sur les mécanismes de surveillance et de vigilance sanitaire en place au Japon.