Risques pour la santé liés au lissage brésilien
Une récente publication dans New England Journal of Medicine met en exergue un danger insoupçonné associé à une pratique esthétique courante : le lissage brésilien. Ce traitement capillaire recherché pour son effet lissant durable pourrait, d’après les conclusions d’une étude menée par des chercheurs parisiens et marseillais, présenter des risques sévères pour la santé rénale. En effet, l’usage de l’acide glyoxylique, un composant chimique fréquemment employé dans ce type de procédé, est pointé du doigt pour sa toxicité potentielle.
Les expériences menées ont permis d’établir un lien entre l’exposition à l’acide glyoxylique et des cas d’insuffisance rénale. Plus alarmant encore, des épisodes d’insuffisance rénale aiguë ont été observés chez une patiente tunisienne après chacun de ses trois lissages brésiliens. Ces observations suggèrent un risque d’insuffisance rénale chronique lié à la répétition de ce type de traitement esthétique.
Une substance de remplacement problématique
Dans le but d’éviter l’utilisation du formaldéhyde, interdit depuis les années 2000 pour ses effets nocifs avérés, l’acide glyoxylique a été introduit dans les produits de lissage comme substitut. Cependant, le fait que les tests sur animaux soient désormais prohibés en France a limité la capacité à identifier les dangers de ce composé avant qu’ils ne deviennent une réalité pour le public.
La mécanique de la toxicité réside dans la transformation de l’acide glyoxylique en acide oxalique une fois absorbé par l’organisme, ce qui peut induire des lésions rénales. Le Dr. Thomas Robert, néphrologue et coauteur de l’étude, a souligné que l’endommagement des reins est probablement dû à l’absorption transcutanée de l’acide, à travers le cuir chevelu, lors des séances de lissage.
Vers une interdiction de l’acide glyoxylique?
Étant donné la gravité des conséquences associées à l’utilisation de l’acide glyoxylique, les chercheurs militent pour une interdiction totale de ce produit dans les cosmétiques. Les résultats de l’étude ont été transmis à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), avec l’espoir que des mesures réglementaires soient prises rapidement.
La prise de conscience de ces risques offre l’opportunité d’éveiller l’attention des autorités sanitaires et du public concernant la sécurité des produits cosmétiques. Cet incident souligne l’importance d’une réglementation stricte et démontre l’urgente nécessité de revoir les substances autorisées dans les procédés de beauté, pour garantir la protection de la santé des consommateurs.