Le passage du cyclone Chido sur l’île de Mayotte a entraîné une mobilisation sans précédent des réservistes sanitaires français. En réponse à cette situation d’urgence, plus de 6 500 volontaires se sont mobilisés pour prêter main forte aux équipes locales dépassées par les crises sanitaires successives qui frappent l’île depuis plusieurs années. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de pénurie d’eau potable en 2023 et d’une épidémie de choléra en 2024, nécessitant une intervention rapide et bien coordonnée.
Préparation et Envoi des Réservistes
Face à l’ampleur de la crise, Santé publique France, en collaboration avec le ministère chargé de la santé, a rapidement organisé l’envoi de personnels expérimentés comprenant des sages-femmes, infirmiers, médecins urgentistes et logisticiens. Ces réservistes sont minutieusement sélectionnés en fonction de leur expérience, des besoins identifiés sur le terrain et des sollicitations de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte.
Avant leur départ, les volontaires sont accueillis et informés des défis à Mayotte. Ils reçoivent non seulement un équipement adapté aux conditions difficiles sur l’île — comprenant vêtements, protections contre les moustiques, et autres fournitures essentielles — mais également une formation sur la gestion de crise, essentielle pour leur mission.
Formation et Adaptabilité
Les réservistes sont soumis à une préparation intensive qui inclut des simulations et des ateliers pratiques. L’objectif est de les préparer à réagir efficacement dans des situations imprévues, à fournir des soins dans des conditions dégradées, et à utiliser l’équipement adapté aux risques sanitaires. Ces compétences critiques sont renforcées par un partage des expériences des missions passées, une partie intégrante de leur formation continue.
Déploiement et Soutien sur le Terrain
À leur arrivée, les réservistes sont pris en charge par une équipe de coordination sur place qui veille non seulement au bon déroulement de leur mission, mais aussi au soutien logistique et psychologique. Un camp de base sécurisé est installé près de l’hôpital de Mamoudzou pour favoriser la sécurité et le confort des volontaires. La logistique joue un rôle déterminant, notamment avec une base arrière à La Réunion pour les transits et la récupération des équipes entre les missions.
Des rotations sont organisées pour éviter l’épuisement des professionnels et permettre aux nouvelles équipes de remplacer celles sur le terrain. Chaque rotation est supervisée par un référent qui maintient le lien avec les autorités sanitaires en France, assurant ainsi un suivi 24/7 pour une réactivité maximale.
Impact et Perspectives
En réponse à l’urgence, une première vague de réservistes avait déjà été déployée avant le cyclone pour des tâches essentielles en périnatalité et dans les services d’urgence. Le passage du cyclone a toutefois accru les besoins, nécessitant une augmentation des effectifs et des moyens matériels comme la mise en place de structures temporaires pour loger les réservistes.
Les retours des réservistes sur le terrain soulignent l’importance de cet engagement collectif pour faire face à des crises de grande ampleur. Les défis liés à l’accès aux soins, la gestion des multiples pathologies, et l’adaptation aux contraintes locales demeurent des priorités qui mobilisent ces acteurs de la santé publique.
Profils Recherchés et Appel à l’Engagement
Mayotte, en besoin constant de personnels qualifiés, recherche des compétences en médecine d’urgence, soins intensifs, périnatalité, et expertises en santé publique et maladies infectieuses. Psychologues et autres spécialistes sont également sollicités pour répondre aux conséquences post-traumatiques vécues par les populations locales.
La mobilisation des réservistes est essentielle pour garantir la continuité des soins et la sécurité sanitaire de l’île. En rejoignant ces opérations, les professionnels de santé contribuent non seulement à la santé publique, mais aussi à la résilience des communautés touchées par ces crises climatiques et sanitaires.