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Remaniement décisif à l’IHU Méditerranée Infection de Marseille

A photograph of the recent upheaval at the Institute of Hospital-University (IHU) Méditerranée Infection in Marseille, highlighting the dismissal of Professor Philippe Parola and the lingering legacy of Professor Didier Raoult.
Le professeur Philippe Parola a été destitué de ses fonctions de chef du service des maladies infectieuses aiguës à l'IHU Méditerranée Infection, suite à des allégations d'essais cliniques non déclarés sur des patients Covid-19 co-signés par son équipe. Son intention de contester la mesure et les tensions en cours soulignent les défis de réputation et de gouvernance persistants dans cet institut marseillais marqué par l'ombre de Didier Raoult.

Un remaniement décisif vient de survenir au sein de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, un établissement précédemment dirigé par le professeur Didier Raoult. Le professeur Philippe Parola, un des proches collaborateurs de Didier Raoult, a été relevé de ses fonctions de chef du service des maladies infectieuses aiguës par la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). L’annonce a été faite récemment, engendrant une vague de réactions et marquant un tournant potentiel pour l’avenir de l’IHU.

Cette décision prend appui sur plusieurs éléments, dont des procédures et rapports officiels. En effet, la réputation de l’IHU avait été ternie suite à des accusations portant sur des essais cliniques non déclarés réalisés sur des patients atteints de Covid-19. Ces essais auraient été co-signés par les membres de l’équipe de Didier Raoult, incluant le professeur Parola. Face à ces allégations, le gouvernement avait entamé une procédure devant la juridiction disciplinaire des personnels hospitalo-universitaires (JDHU), cherchant à établir les responsabilités.

Les motifs derrière la destitution

Le contexte des rapports d’inspection sur l’IHU et des signalements répétés concernant des dysfonctionnements internes ont également été invoqués pour justifier la révocation. L’AP-HM, à travers son directeur général et le président de la Commission médicale d’établissement, a déclaré viser un retour à l’excellence pour l’institution marseillaise. Cela soulève des questions sur la gestion antérieure et la direction nouvelle qui sera adoptée pour redorer le blason de l’IHU.

Des réponses légales en préparation

En réaction à cette mesure, le professeur Parola a rapidement fait connaître son mécontentement et son intention de contester, évoquant un cas de « harcèlement » prolongé. Ses avocats ont d’ores et déjà introduit une demande indemnitaire préalable, qui constitue l’étape initiale pour engager un recours devant le tribunal administratif si cette requête venait à être refusée. De surcroît, une plainte pour harcèlement est en préparation, soulignant la tension qui règne entre les parties impliquées.

Vers un futur sans Raoult

L’ombre de Didier Raoult continue de planer au-dessus de l’IHU, bien que le scientifique controversé ait été mis à la retraite fin août 2021. Le professeur Raoult était connu pour ses positions clivantes sur le traitement de la Covid-19, privilégiant une bithérapie associant hydroxychloroquine et azithromycine, ainsi que pour ses déclarations sur la vaccination. Sa retraite a entrainé un changement de direction en septembre 2022 à l’IHU, mais les récentes évolutions indiquent que l’impact de son héritage perdure, confrontant l’institution à des défis de réputation et de gouvernance.

Si le professeur Matthieu Million, également visé par la saisine de la JDHU, a pour sa part été confirmé dans ses fonctions, le cas du professeur Parola reflète la complexité des dynamiques internes de l’IHU et de sa relation avec l’AP-HM. L’affaire, encore en développement, suscite une attention particulière quant à l’évolution de la recherche médicale et de la gestion institutionnelle en période post-pandémie Covid-19.

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