La révolution du transport sanitaire se prépare en France avec des mesures qui pourraient bouleverser le quotidien des patients nécessitant des soins réguliers. Selon les informations rapportées par France Info, un futur décret envisage la mise en place d’une organisation de covoiturage pour les trajets de santé. Cette réforme imposerait à chaque patient faisant appel à des services d’ambulance ou de taxi pour se rendre à des rendez-vous médicaux, comme les séances de dialyse ou de chimiothérapie, de partager leur transport. La particularité de ce partage se traduirait par des détours pouvant atteindre jusqu’à 10 kilomètres par passager, et un maximum de 30 kilomètres par trajet. Une telle mesure suscite l’interrogation et le scepticisme au sein des associations de patients.
Les associations de patients, souvent actives dans le débat public quand il s’agit de défendre le bien-être et la prise en charge des personnes malades, n’ont pas tardé à exprimer leurs inquiétudes face à cette nouvelle règlementation. Selon elles, l’introduction d’une telle réforme néglige les besoins individuels des patients au profit d’économies budgétaires. Le président de Renaloo, une association notable dans le combat pour les intérêts des malades du rein, a suggéré une alternative au calcul des détours basée non pas sur la distance, mais sur le temps de trajet. Cette suggestion prend en compte les réalités des déplacements, notamment dans les zones touristiques qui connaissent une affluence accrue pendant les périodes estivales, potentiellement prolongeant le temps de voyage bien au-delà des distances additionnelles.
La mesure du transport sanitaire partagé propose également des clauses spécifiques concernant les demandes de transport individuel. Les patients pourront bénéficier d’un transport individuel uniquement sur présentation d’une ordonnance médicale, attestant que leur état de santé est incompatible avec un trajet partagé. Toutefois, les patients choisissant de refuser le covoiturage pourront le faire, sous réserve de s’acquitter d’une pénalité à compter de 2025 et, pour l’année en cours, de prendre en charge l’intégralité des frais de déplacement, qui, selon la gravité de la pathologie, peuvent s’élever à des sommes importantes.
Les répercussions financières envisagées pour les patients réfractaires au partage des transports sanitaires dresseront un tableau plus précis des contraintes économiques qu’ils pourront rencontrer. Voici un tableau récapitulatif des barèmes prévus:
Année | Dispositions |
---|---|
2025 | Paiement d’une pénalité pour refus de covoiturage |
2024 | Frais de transport à avancer en cas de refus du covoiturage |
Cette initiative, issue d’un vote du Parlement à l’automne 2023, vise à générer des économies pour la Sécurité sociale. Elle a immédiatement soulevé l’opposition des ambulanciers et des chauffeurs de taxi artisans, craignant une déstructuration de leurs métiers et une précarisation de leurs conditions de travail. Ils associent ce changement à une ubérisation du secteur et à une déshumanisation du service de transport de personnes malades, mettant ainsi en lumière les tensions entre les impératifs économiques et la qualité des soins transportables.