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Une Proposition de Loi pour Protéger la Petite Enfance: Vers une Interdiction des Écrans avant 3 ans

"A snapshot of the controversial proposal to ban screen use for children under three in early childhood facilities."
Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques proposent une loi interdisant l'utilisation des écrans par les enfants de moins de trois ans dans les structures d'accueil, appuyés par les recommandations de santé publique. Cette mesure, visant à protéger la santé et le développement des tout-petits, soulève des interrogations sur l'influence des écrans dans la société et encourage une réflexion sur les pratiques éducatives liées aux nouvelles technologies.

Une Proposition de Loi Controversée pour Protéger la Petite Enfance

La prémisse est simple, mais ses implications sont profondément significatives pour le développement de la petite enfance : Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques, députés du parti Les Républicains, ont présenté une proposition de loi visant à interdire l’utilisation d’écrans par les enfants de moins de trois ans dans les structures d’accueil telles que les crèches ou chez les assistantes maternelles. En présentant ce texte, les parlementaires expriment leur volonté de faire de ce critère sans écran une condition sine qua non pour l’agrément des professionnels de la petite enfance, soulignant par là un enjeu critique de santé publique.

Les Fondements d’une Mesure Draconienne

Cette démarche radicale s’ancre dans une préoccupation déjà exprimée par le président Emmanuel Macron, qui mettait en garde contre les effets enfermants des écrans. En préemptant l’avis d’experts mandatés pour ce sujet, les députés mettent en lumière les dangers d’une surexposition aux écrans, citant des conséquences graves sur le développement moteur et langagier des enfants. Annie Genevard fait ainsi référence à un retard de développement manifeste, une diminution de la motricité et une perturbation des repères essentiels pour l’avenir de l’enfant.

Appuis Scientifiques et Recommandations Internationales

La légitimité de cette proposition de loi ne repose pas uniquement sur des suppositions. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandait déjà en 2019 de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans et de limiter à une heure par jour l’utilisation pour les 2-5 ans. Santé publique France, dans une étude parue en avril 2023, fournit des données édifiantes sur la consommation média des plus jeunes : 56 minutes par jour pour un enfant de 2 ans, s’allongeant à environ une heure vingt pour un enfant de 3 ans et demi. Le Haut conseil de la Santé publique abonde dans le même sens, préconisant de proscrire l’utilisation d’écrans avant 3 ans en l’absence d’interaction parentale adaptée.

Âge Temps Moyen Devant un Écran
2 ans 56 minutes / jour
3 ans et demi 1 heure 20 minutes / jour

Mise en Application et Enjeux Pratiques

Cela dit, l’application de cette législation ne s’annonce pas sans difficulté. L’idée n’est pas de s’immiscer dans la sphère privée, mais de réguler le cadre professionnel. Annie Genevard insiste sur la mise en place de « comportements collectifs » en crèche, tout en reconnaissant que le respect du cadre se révèle plus ardu à domicile. Elle fait appel à la relation de confiance entre les parents et les professionnels pour asseoir l’interdiction. En miroir de la lutte contre le tabagisme passif, elle pointe aussi la responsabilité des adultes dans l’adoption des écrans par les enfants, marquant ainsi sa conviction que les habitudes prises dès le plus jeune âge conduisent inévitablement à des difficultés futures.

Une Réflexion Sociétale sur la Consommation Média

Cette proposition de loi s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’influence des écrans dans la société, en particulier concernant nos enfants. Au-delà de la question de l’interdiction pure et simple, elle soulève le débat sur les pratiques éducatives et la sensibilisation des adultes à l’utilisation raisonnée des technologies. Par conséquent, ces mesures posent un cadre pour une possible réévaluation des habitudes numériques déjà fortement ancrées dans le quotidien familial.

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