Une avancée majeure dans le diagnostic des cancers cérébraux
Le combat incessant contre les cancers trouve un nouveau champ d’espoir à Mulhouse, à l’Institut de recherche en hématologie et transplantation de Mulhouse (IRHT). L’équipe en charge a développé une technique prometteuse, baptisée DiaBioLiq (Diagnostic par biopsie liquide), pouvant révolutionner le diagnostic des affections malignes du cerveau. Cette approche innovante, qui se veut simple et moins invasive, aura pour but de préciser rapidement le type de cancer cérébral dont souffre un patient. La technique repose sur l’analyse de l’ADN retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), échantillon prélevé via une ponction lombaire.
Les défis actuels de la prise en charge des cancers cérébraux
Les cancers cérébraux, bien que représentant environ 1 à 1,5% des cas de cancers en France chaque année, sont connus pour leur agressivité. Avec un taux de survie autour de 30%, ils figurent parmi les maladies oncologiques les plus redoutables. Les lymphomes cérébraux, formant 5% des cancers cérébraux, sont particulièrement virulents et nécessitent un diagnostic et un traitement rapide. La méthode conventionnelle de diagnostic est lourde : un prélèvement de tissu cérébral est généralement requis, impliquant une intervention chirurgicale sous scanner ou échographie. C’est une procédure invasive souvent risquée pour le patient, particulièrement quand la tumeur est mal placée ou trop petite.
Le projet DiaBioLiq : un espoir pour les patients et les médecins
Le projet DiaBioLiq de l’IRHT, d’un budget de 1,8 million d’euros sur trois ans, s’est fixé pour objectif de réaliser un kit de diagnostic exploitable par les hôpitaux. Pour cela, un nouveau séquenceur à haut débit a été acquis afin d’établir une base de données cruciale pour le succès de cette entreprise. Le travail des chercheurs permettrait ainsi de caractériser le cancer depuis un échantillon de LCR, analysant l’organisation de l’ADN du patient autour de certains gènes via des techniques de PCR, semblables à celles utilisées lors de la pandémie Covid.
Une originalité dans l’approche du diagnostic
Le projet mulhousien se distingue par son focus non pas sur les mutations génétiques communes dans différents types de cancers, mais sur la structure même de l’ADN. Romain Barbet, chercheur à l’IRHT et chef du projet DiaBioLiq, illustre que l’innovation réside dans l’analyse de la configuration de l’ADN, de sa compaction, détection qui permet d’identifier l’origine cellulaire et donc le type de cancer. Cette avancée pourrait ouvrir des perspectives inédites en termes de diagnostic des cancers cérébraux, garantissant à la fois rapidité et diminution des risques associés aux méthodes traditionnelles.
Vers une application clinique
La route vers une utilisation généralisée de DiaBioLiq dans le diagnostic des cancers cérébraux n’est toutefois pas immédiate. Le projet, encore en phase de recherche, est optimiste : dans environ cinq ans, les kits de diagnostic devraient être prêts pour une diffusion auprès des hôpitaux. Cette projection, selon Romain Barbet, permet d’envisager un avenir où les médecins auront la possibilité de diagnostiquer avec précision et célérité cette pathologie complexe, offrant ainsi un nouvel espoir pour des milliers de patients chaque année.