La recherche médicale pourrait à nouveau surprendre le monde grâce à un récent essai clinique mené avec un antidiabétique qui a montré des résultats encourageants dans le traitement de la maladie de Parkinson. L’étude, publiée dans la prestigieuse revue NEJM, révèle qu’il est possible de ralentir la progression des symptômes moteurs chez les patients atteints de cette maladie neurodégénérative.
Le médicament en question, le lixisénatide, est un produit du laboratoire français Sanofi déjà connu pour son efficacité contre le diabète de type 2. Il appartient à une classe thérapeutique des agonistes du récepteur GLP-1, qui a suscité l’intérêt des scientifiques pour ses potentiels bienfaits neuroprotecteurs dans le cadre du Parkinson.
Un espoir naissant face à une maladie dégénérative
Le professeur Olivier Rascol, neuro-pharmacologue au CHU de Toulouse et coauteur de l’étude, a mis en lumière l’importance du résultat obtenu, évoquant les investissements considérables réalisés jusqu’à présent sans obtenir de telles avancées. Néanmoins, le médicament testé a démontré un effet modeste qui nécessite une confirmation via une étude de plus grande envergure pour être pleinement validé.
Protocole et résultats de l’essai
L’essai a porté sur 156 individus âgés de 40 à 75 ans en début d’évolution de la maladie de Parkinson. Pendant une année, ces patients ont été répartis en deux groupes : l’un recevant un placebo et l’autre recevant des injections sous-cutanées du lixisénatide. Leur état a été régulièrement évalué, prenant en compte des critères comme la marche et le mouvement des mains.
Le suivi a révélé un développement intéressant : alors que le groupe placebo a vu ses symptômes moteurs s’aggraver de trois points, le groupe traité au lixisénatide est resté stable. Bien que cette avancée soit qualifiée de « modeste », elle représente une différence approchant le seuil où les patients ressentent généralement un changement dans leur qualité de vie, suggérant ainsi un potentiel thérapeutique d’importance.
La controverse des experts et des effets secondaires
Certains experts comme Michael Okun, de la Parkinson’s Foundation, ont exprimé une certaine réserve, qualifiant l’atteinte du seuil des trois points de différence d' »échec » mais reconnaissant qu’elle doit néanmoins attirer l’attention en raison de son intérêt potentiel.
Le traitement a aussi été associé à des effets secondaires, en particulier des troubles gastro-intestinaux et une possible perte de poids, tous deux typiques des médicaments de cette classe. Ces considérations seront prises en compte dans la poursuite des recherches, avec une nécessité de respecter un équilibre entre l’efficacité et le confort du patient.
Une lutte continue contre Parkinson
Cette maladie affecte environ 10 millions de personnes à travers le monde, engendrant des troubles moteurs sévères qui impactent la qualité de vie. Actuellement, les traitements existants compensent surtout la réduction de dopamine dans le cerveau, sans toutefois s’attaquer à la cause sous-jacente de la maladie, à savoir la mort progressive des neurones dopaminergiques.
Les chercheurs continuent donc de chercher activement une solution neuroprotectrice, avec l’espoir de trouver un traitement qui ne se contente pas de pallier les symptômes, mais qui lutte contre l’évolution même de la maladie. L’étude sur le lixisénatide est un pas de plus dans cette direction, offrant une lueur d’espoir pour les millions d’individus touchés par cette condition débilitante.