La qualité sanitaire des eaux minérales Nestlé en doute
La réputation des eaux minérales naturelles de Nestlé est ternie par de récentes découvertes inquiétantes. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport accablant qui remet en question la qualité sanitaire de la production de certaines des célèbres marques d’eaux embouteillées. Ce document, émanant d’une expertise rigoureuse, a été initié sur demande du directeur de l’ARS Occitanie face à des inquiétudes quant à la vulnérabilité des nappes aquifères.
Déjà en janvier, des aveux du groupe concernant l’utilisation de techniques de purification interdites avaient semé le trouble. Ces révélations s’inscrivent dans un contexte plus large où un tiers des marques d’eau en bouteille en France sont suspectées de pratiques similaires, mettant en lumière un problème sectoriel.
Contaminations multiples et polémique
Le rapport de l’Anses souligne un niveau de confiance insuffisant du processus de production des eaux minérales de Nestlé, notamment celles des sites du Grand-Est comme Hépar, Vittel, et Contrex, ainsi que Perrier en Occitanie. Ces zones d’origine sont critiquées pour leurs multiples contaminations microbiologiques fréquemment observées sur plusieurs forages.
La présence inquiétante de Polluants Organiques Persistants (PFAS), surnommés polluants éternels, est aussi rapportée, accentuant la gravité de la situation. La coexistence avec d’autres contaminants chimiques dépasse parfois les seuils réglementaires établis pour la sécurité des consommateurs. De plus, l’existence de pollution d’origine fécale et le manque de dispositifs de surveillance adéquats pour tracer les contaminations virales accroissent l’urgence de la question.
Quel avenir pour la production chez Nestlé ?
Face à ces éléments, les experts de l’Anses indiquent qu’aucune eau en bouteille ne devrait être issue de ces sources contaminées pour préserver la qualité sanitaire des eaux minérales naturelles. Cela pourrait signifier l’arrêt de l’utilisation de ces sources pour la production commerciale, une directive qui soulève de nombreuses interrogations sur la continuité de l’exploitation par ces usines.
Par définition, les eaux minérales naturelles doivent provenir de sources préservées et ne sont donc pas soumises aux traitements de désinfection. Nestlé se trouve à un carrefour réglementaire : sans traitement, la sécurité sanitaire n’est pas garantie, mais avec traitement, les eaux ne peuvent être commercialisées sous l’appellation eau minérale naturelle. Face à cette équation complexe, la firme maintient que ses eaux minérales répondent strictement aux normes réglementaires en vigueur.