La lutte contre le tabagisme continue de captiver les efforts de nombreuses campagnes de santé publique, notamment en France où le Mois sans tabac représente une initiative phare. Chaque novembre, depuis 2016, cette campagne, orchestrée par Santé publique France et soutenue par le ministère de la Santé ainsi que l’Assurance Maladie, incite les fumeurs à s’engager dans un processus collectif d’arrêt du tabac.
Un enjeu majeur de santé publique
Le tabac demeure la principale cause de mortalité évitable en France, contribuant à une multitude de problèmes de santé graves, notamment des cancers, des maladies cardiovasculaires et respiratoires. En 2023, malgré les efforts continus pour réduire la consommation, l’étude menée par Santé publique France a révélé que plus de 31 % des adultes âgés de 18 à 75 ans déclaraient fumer, dont 23 % quotidiennement. Ces chiffres sont alarmants et nécessitent des actions renforcées.
Bilan du Mois sans tabac 2024 : des résultats mitigés
En 2024, le Mois sans tabac a vu une baisse des inscriptions, passant de 157 000 en 2023 à 134 000 participants. Cette diminution d’environ 15 % n’a cependant pas affecté l’impact de l’opération. Les ressources en ligne, telles que le site Tabac Info Service et le numéro d’aide 39 89, ont connu une utilisation accrue, augmentant respectivement de 23 % et 38 % par rapport à l’année précédente.
Engagement des participants
Parmi les participants inscrits, 66 % ont souscrit à un programme d’aide par email, et 62 % ont commandé un kit d’arrêt du tabac. Ces outils sont cruciaux pour soutenir les individus dans leur parcours vers l’arrêt du tabac. Malgré un taux de participation en baisse, l’importance du Mois sans tabac se mesure aussi à travers les estimations sanitaires pour 2050. Si cette initiative est maintenue chaque année, elle pourrait éviter :
- 241 000 cas d’infections respiratoires basses;
- 210 000 cas de troubles musculo-squelettiques;
- 44 000 cas de bronchopneumopathies chroniques obstructives;
- 28 000 cas de cancers liés au tabac;
- 18 000 cas de maladies cardiovasculaires;
- 8 000 cas de démences;
- 4 000 cas de diabète.
Les ressources pour arrêter de fumer : Un soutien indispensable
Depuis le 1er janvier 2019, l’Assurance Maladie propose un remboursement à 65 % des traitements de substitution nicotinique sur ordonnance, renforçant ainsi le soutien aux fumeurs voulant arrêter. Cette mesure est complétée par le réseau de professionnels de santé, dont les médecins traitants, sages-femmes, dentistes, et autres, aptes à prescrire ces traitements.
Le dispositif Tabac Info Service offre également un ensemble d’outils pour accompagner les fumeurs dans cette démarche. Le site tabac-info-service.fr propose divers contenus et outils, tels que des témoignages, des conseils de tabacologues, et une plateforme de questions-réponses. Le service d’e-coaching, soutenu par une application mobile, offre un suivi personnalisé et des conseils adaptés pour maximiser les chances de succès dans l’arrêt du tabac.
Le numéro d’aide à distance, 39 89, constitue une autre ressource clé, accessible même aux personnes sourdes ou malentendantes via la plateforme Acceo. Ce numéro permet d’entrer en contact avec un tabacologue pour un accompagnement gratuit.
Conclusion : Un défi salutaire et nécessaire
Le Mois sans tabac est plus qu’un simple défi. C’est un appel à l’action collective et un soutien pour ceux qui cherchent à quitter cette habitude délétère. Alors que les défis subsistent, l’importance de cette initiative ne fait aucun doute quand on considère l’impact potentiel sur la santé publique. Apporter un soutien continu et diversifié aux fumeurs reste un pilier essentiel pour réduire les conséquences dévastatrices du tabagisme dans notre société.