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Milan dit non à la cigarette en plein air : une interdiction historique

A scenic view of Milan's bustling urban streets with pedestrians in winter clothing, a clear blue sky, and a prominent "No smoking" sign in the foreground. The image should capture both the vibrancy of city life and the new smoking ban.
À partir du 1er janvier 2025, fumer dans les espaces publics extérieurs sera prohibé à Milan, marquant une étape inédite pour l'Italie. Cette mesure radicale suscite des débats sur la liberté individuelle et la santé publique.

En janvier 2025, Milan, la capitale italienne de la mode et de la finance, franchira une nouvelle étape dans la lutte contre le tabac en interdisant la cigarette dans tous les espaces publics extérieurs. Cette décision, saluée par certains comme une avancée en matière de santé publique, est la première de ce type en Italie et soulève des débats houleux parmi les habitants et les experts.

Une mesure drastique pour améliorer la qualité de l’air

Cette interdiction s’inscrit dans le cadre de l’« ordonnance pour la qualité de l’air », un plan adopté en 2020 qui vise à réduire la pollution urbaine. En interdisant de fumer dans les rues, les parcs, et tous les autres espaces publics extérieurs, les autorités espèrent diminuer non seulement la pollution atmosphérique mais aussi l’exposition au tabagisme passif.

Milan n’est pas seule dans cette initiative. À travers le monde, plusieurs grandes villes ont déjà pris des mesures similaires pour lutter contre le tabagisme en extérieur. Cependant, l’interdiction milanaise se distingue par sa portée, couvrant tout espace public sans exception notable, si ce n’est les lieux isolés où la distance avec autrui peut être maintenue à dix mètres.

Réactions mitigées parmi les citoyens

La loi a provoqué de vives réactions, en particulier parmi les fumeurs qui estiment que cette interdiction viole la liberté individuelle. Morgan Ishak, un plombier de 46 ans, partage cette opinion : « Ne pas fumer à l’intérieur est logique, mais dehors, c’est un excès. Cette interdiction limite notre liberté personnelle de manière excessive ». Cet avis est partagé par d’autres qui considèrent que la politique devrait se concentrer sur des zones spécifiques plutôt que de bloquer l’ensemble des espaces publics.

Néanmoins, une grande partie de la population soutient cette initiative, voyant en elle une opportunité de vivre dans un environnement plus sain et moins pollué. Les défenseurs de la santé publique rappellent les conséquences dévastatrices du tabagisme, responsable de 93 000 décès annuels en Italie selon le ministère de la Santé.

Des amendes pour les contrevenants

En cas de non-respect, des sanctions sévères sont prévues : les amendes oscillent entre 40 et 240 euros, une mesure dissuasive qui vise à faire respecter rigoureusement cette nouvelle réglementation. Les cigarettes électroniques, toutefois, ne sont pas concernées par cette loi, ce qui pourrait inciter certains fumeurs à basculer vers cette alternative pour continuer à consommer de la nicotine en plein air.

Un examen des précédents internationaux

Les efforts de Milan font écho à des initiatives prises ailleurs. La ville de Mexico, par exemple, a instauré une interdiction similaire dans son centre historique, illustrant un mouvement mondial croissant contre le tabagisme. En Europe, le Royaume-Uni envisage même d’interdire toute vente de cigarettes aux personnes nées après 2009, une idée qui pourrait profondément transformer le paysage du tabagisme dans les décennies à venir.

Il est intéressant de noter que cette dynamique n’est pas isolée mais s’inscrit dans une tendance globale où plusieurs pays comme la Nouvelle-Zélande explorent des approches générationnelles pour interdire le tabac. Bien que certains changements de gouvernement, comme celui en Nouvelle-Zélande, aient remis en question ces mesures, le mouvement vers un monde sans tabac se renforce.

Le tabagisme en Europe : un panorama contrasté

En Europe, les taux de tabagisme varient considérablement. La France, par exemple, voit près de 30 % de sa population adulte fumer régulièrement, contre seulement 8 % en Suède, un pays souvent cité comme modèle de santé publique en matière de lutte contre le tabac. En Italie, où 19 % des adultes fument, cette nouvelle interdiction pourrait avoir un impact significatif en modifiant les comportements sociaux envers la cigarette.

Avec un prix relativement bas des cigarettes – environ six euros le paquet – l’Italie doit également faire face à l’attrait financier de la cigarette, ce qui complique parfois les initiatives visant à réduire la consommation de tabac. Cette interdiction à Milan pourrait cependant marquer un tournant en incitant d’autres villes italiennes à suivre l’exemple et renforcer leur législation anti-tabac.

Alors que le monde entier s’oriente de plus en plus vers des politiques de santé publique stricte concernant le tabac, Milan se positionne à l’avant-garde de ce mouvement en Italie. Cette interdiction généralisée de fumer dans les espaces publics extérieurs représente une étape significative dans l’effort collectif pour créer des villes plus saines et plus respirables.

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