Une Journée mondiale contre la discrimination
En cette Journée mondiale de l’obésité, le 4 mars, l’attention se porte non seulement sur la lutte contre cette maladie chronique mais également sur la discrimination qui accompagne souvent les personnes en surpoids. Les patients rapportent régulièrement des cas de grossophobie médicale lors de leurs interactions avec le système de santé. Des réflexions désobligeantes et un discours moralisateur s’invitent trop souvent dans les consultations, générant un sentiment de stigmatisation préjudiciable à la qualité des soins.
Le témoignage vivant de la stigmatisation
Elisabeth, qui dirige l’association Poids, formes, bien-être, partage son vécu douloureux marqué par des réflexions sur son poids lors de chaque visite médicale. Elle pointe du doigt une approche qui semble réduire l’obésité à un défaut de personnalité plutôt qu’une condition médicale. Elle n’est pas la seule à s’élever contre ces traitement inadéquats; c’est une expérience malheureusement commune à beaucoup de patients en situation de surpoids, renforçant leurs isolations et alimentant un cercle vicieux d’évitement des soins.
Des chiffres révélateurs
Des études récentes, y compris une thèse en médecine générale soutenue en 2022 par Aurore Le Merle et Raphaël Payeur, soulignent l’étendue du problème. L’enquête a révélé que 87 % des personnes interrogées avaient subi des comportements grossophobes pendant des consultations médicales ou paramédicales. La discrimination prend la forme de commentaires paternalistes, de la dévalorisation, et de la culpabilisation, témoignant d’une réalité alarmante.
Pourcentage de patients | Expériences de grossophobie |
---|---|
87% | Oui |
La réaction du corps médical
Heureusement, une prise de conscience émerge chez certains professionnels de la santé. Ils reconnaissent les impacts négatifs de cette stigmatisation et mettent en oeuvre des formations de sensibilisation destinées au personnel soignant. Par exemple, l’endocrinologue et nutritionniste Vanessa Folope du CHU de Rouen utilise des combinaisons simulatrices de poids pour mieux faire comprendre les difficultés rencontrées par les patients obèses. Suite à ces formations, une large majorité des participants ont indiqué un changement dans leur pratique professionnelle.
Évolution des pratiques et mentalités
Les ateliers et les formations deviennent des outils essentiels pour transformer les mentalités et les pratiques cliniques. Le but étant d’éloigner le paradigme trop simpliste qui lie directement la corpulence à l’alimentation et l’activité physique. Il est urgent de reconnaître la grossophobie comme une complication grave de l’obésité, et que les soignants doivent s’interroger sur leur propre rôle dans le renforcement de cette stigmatisation. L’évolution vers une pratique médicale empreinte de respect et de bienveillance est cruciale pour la santé et le bien-être des patients.