La lutte contre le Covid-19 a franchi de multiples étapes depuis son apparition fin 2019. Parmi les enjeux majeurs de cette pandémie, l’impact à long terme sur la santé des patients infectés est un domaine de recherche intensif. Une étude révélatrice, publiée dans le New England Journal of Medicine, apporte des éclaircissements sur les conséquences cognitives d’une infection par le coronavirus et le phénomène désigné sous le terme Covid long.
La corrélation Covid-19 et déclin cognitif
L’analyse menée par Imperial College de Londres sur une cohorte britannique de près de 113.000 adultes révèle des résultats préoccupants. Les chercheurs ont soumis les participants à divers exercices évaluant la mémoire, la concentration et d’autres facettes cognitives. Ils ont constaté que les personnes ayant souffert d’une forme sévère de Covid-19 ou d’un Covid long éprouvent des déficits notables. En termes de QI, une perte moyenne de 3 points a été observée chez ceux qui se sont rétablis en moins d’un mois. Cependant, chez les personnes souffrant de Covid long, la baisse moyenne atteignait près de 6 points.
L’échelle du déclin intellectuel
Le tableau ci-dessous met en perspective l’ampleur du déclin cognitif en fonction de la gravité de l’infection :
Gravité de l’infection | Perte de QI moyenne |
---|---|
Rétablissement en moins d’un mois | 3 points |
Covid long (symptômes > 3 mois) | 6 points |
Forme grave nécessitant soins intensifs | 9 points |
Les impacts neurologiques du SARS-CoV-2
Le coronavirus n’affecte pas uniquement les poumons. Depuis le début de la pandémie, des séquelles neurologiques telles que des problèmes de mémoire et de cognition ont été documentées. Le Dr Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, a partagé son témoignage sur les symptômes persistants observés chez ses patients. De même, le Pr Ziyad Al-Aly de l’Université de Saint-Louis souligne les recherches mettant en lumière les réponses neuro-inflammatoires prolongées et le vieillissement accéléré du cerveau à la suite d’une infection par le SARS-CoV-2.
Une lueur d’espoir post-Omicron et post-vaccination
Malgré les perturbations cognitives observées, l’étude apporte également des nouvelles rassurantes. Les participants ayant été infectés par le variant Omicron semblent épargnés par la perte de QI, sous réserve d’une guérison rapide de leurs symptômes. De plus, les données indiquent que la vaccination anti-Covid jouerait un rôle bénéfique en limitant les pertes de QI chez les individus vaccinés comparativement à ceux non-vaccinés. La vaccination pourrait donc non seulement réduire les risques de développement du Covid long, mais aussi atténuer les symptômes persistants du virus.