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Les médecins en colère face à une réforme précipitée

A group of medical doctors, wearing white coats with stethoscopes, protesting in a busy city street. The scene depicts a determined crowd holding banners with slogans in French, set against a backdrop of urban buildings. The atmosphere conveys a sense of urgency and solidarity.
Les médecins généralistes s'opposent à une réforme imposant une 4e année d'internat. Faute de préparation adéquate, ils appellent à la grève fin janvier.

La tension monte parmi les médecins généralistes en France, alors que l’annonce d’une grève pour la fin janvier suscite de vives réactions. À l’origine de ce mouvement se trouve une réforme controversée, introduisant une quatrième année d’internat pour les praticiens en formation. Cette mesure, jugée précipitée par de nombreux professionnels, a été dénoncée par l’intersyndicale des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Selon eux, cette réforme manque de préparation et d’organisation, posant d’importants problèmes d’application.

Une mobilisation nationale

Les premières manifestations devraient se dérouler à Paris, ainsi que dans d’autres villes françaises, selon les déclarations des syndicats médicaux. L’Isnar-IMG, représentant la voix des futurs médecins généralistes, a diffusé un communiqué soulignant les lacunes du projet. Il est notamment reproché à cette réforme de manquer cruellement de textes réglementaires clairs et de ne pas disposer des terrains de stage adéquats. « Les conditions d’accueil sont toujours hasardeuses, tant sur le plan logistique qu’au niveau de la rémunération », soulignent les représentants syndicaux.

Objectifs de la réforme : apprentissage et installation

Cette quatrième année d’internat avait initialement pour but d’immerger les internes dans des cabinets médicaux en milieu urbain, pour y apprendre la gestion d’une patientèle et se préparer ainsi à l’installation en libéral. Cependant, les critiques se concentrent sur le manque de maîtres de stage disponibles pour encadrer cette formation supplémentaire. Bastien Bailleul, président de l’Isnar-IMG, exprime ses inquiétudes : « Faute de préparation suffisante, nous risquons d’être renvoyés à l’hôpital pour une année supplémentaire. »

Des conditions inacceptables

Les syndicats insistent sur le fait que les conditions d’accueil ne sont pas satisfaisantes. « Tant que 80% des internes ne peuvent pas effectuer leur stage en ambulatoire, et non à l’hôpital, nous ne pourrons pas accepter cette réforme », martèle un porte-parole de l’intersyndicale. Le manque de préparation de ces stages risque de créer un goulet d’étranglement où les futurs généralistes se retrouveraient contraints d’allonger leur formation sans bénéfice réel.

La première promotion d’internes impactée par cette mesure a débuté son cursus en novembre 2023, et devrait réaliser cette quatrième année entre 2026 et 2027, période durant laquelle les difficultés pourraient s’intensifier si aucune solution n’est apportée. En conséquence, les syndicats demandent le report de la réforme jusqu’à ce que les conditions satisfaisantes soient garanties.

Réactions et perspectives

L’annonce de la grève a engendré des réactions diverses parmi les professionnels de santé et les patients. Tandis que certains patients s’inquiètent d’une possible perturbation des soins, d’autres expriment leur soutien aux médecins. Du côté des institutions, la réforme continue d’être défendue comme nécessaire pour structurer et garantir l’installation des jeunes médecins sur le territoire. Toutefois, sans un cadre défini et des garanties solides, beaucoup craignent une application hasardeuse et potentiellement néfaste.

Dans l’attente de solutions concrètes

Les médecins généralistes appellent à un dialogue constructif avec les pouvoirs publics afin de trouver un terrain d’entente. Ils proposent d’explorer d’autres pistes qui permettraient d’améliorer la formation des internes sans pour autant précipiter la mise en œuvre de réformes non abouties. L’une des solutions avancées serait le développement massif des structures d’accueil hors hôpital pour une formation en situation réelle de cabinet.

Face à cette situation conflictuelle, il est à espérer qu’une solution concertée soit trouvée, permettant aux internes d’achever leur formation dans des conditions optimales sans porter préjudice à leur future carrière.

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