Philippe Coville sait mieux que personne les conséquences que peuvent avoir les traitements médicaux sans une information adéquate. Après avoir subi de graves effets indésirables suite à la prise d’antibiotiques fluoroquinolones, il a épousé la cause des patients en créant une association qui plaide pour une meilleure sensibilisation et reconnaissance des risques liés à ces médicaments. L’affaire prend une dimension juridique avec l’ouverture d’une enquête pour homicides involontaires et tromperie par le parquet de Paris, faisant suite à une vague de plaintes dont la sienne était pionnière.
La controverse autour des fluoroquinolones ne date pas d’hier. Depuis 2019, les autorités de santé françaises recommandent d’en restreindre l’usage aux infections sévères. Cependant, Philippe Coville a été prescrit ces antibiotiques pour une simple infection urinaire en juillet 2021, un scénario qui, selon lui, se produit encore trop souvent. La conséquence pour Philippe a été d’endurer des neuropathies périphériques et des difficultés à marcher, perturbant gravement son quotidien et sa santé générale.
L’association dirigée par Philippe Coville, regroupant 650 personnes affectées, estime qu’il y a environ 20 000 cas d’effets indésirables graves par an en France dus aux fluoroquinolones. Basé sur les témoignages recueillis, Philippe Coville accuse le système médical d’avoir, selon ses mots, « organisé depuis trente ans pour mentir aux patients ». La gravité de la situation conduit l’association à réclamer une modification de la pratique de prescription de ces médicaments, incluant une « attestation d’information partagée » et un contrôle plus strict par les pharmaciens.
Prescriptions annuelles en France | Effets indésirables graves estimés | Effets très graves (dommages permanents) estimés |
---|---|---|
2 millions | 20 000 | 2 000 |
Le plaidoyer de Philippe Coville se double d’une quête personnelle car sa qualité de vie s’est significativement détériorée depuis sa mésaventure médicamenteuse. Il s’inquiète ouvertement de l’évolution de son état : « Je suis sous antidouleurs depuis quatre mois et je suis sous antiépileptique pour les neuropathies, qui ne font que s’aggraver ». Sa situation n’est malheureusement pas un cas isolé. Les atteintes rapportées couvrent un large spectre de dysfonctionnements affectant tendons, muscles, systèmes nerveux et cardiovasculaire. La lutte pour la reconnaissance du risque et pour la prise en charge des victimes semble être un combat de longue haleine au vu de la résistance médicale à la reconnaissance de la toxicité des fluoroquinolones.