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Le mystère du syndrome de la Havane : origine et impact

"A photography of the mysterious 'Havana syndrome' and its alleged ties to Russian military intelligence."
Depuis 2016, le syndrome de la Havane affecte des diplomates américains et canadiens à l'étranger, suscitant des spéculations sur une arme sonique russe. Les symptômes incluent migraines, vertiges et nausées, nécessitant une prise en charge médicale adéquate malgré les dénégations du Kremlin.

Depuis 2016, un phénomène inquiétant touche les diplomates américains et canadiens en poste à l’étranger. Ce mal, baptisé le syndrome de la Havane, se caractérise par une série de symptômes aussi soudains qu’étranges, tels que des migraines, vertiges, nausées, et troubles de la vision. Initialement recensés à Cuba, ces incidents se sont ensuite propagés à travers le monde, affectant les diplomates en Chine, en Allemagne, en Australie, en Autriche, mais aussi en Russie et jusqu’à Washington.

La mystérieuse affection a suscité de nombreuses spéculations quant à son origine. Une hypothèse souvent évoquée en privé pointait du doigt des attaques ciblées, avec le soupçon d’une implication de la Russie, quoique cette piste avait été jugée « très improbable » par le renseignement américain en mars 2023. Néanmoins, le dossier vient de prendre un nouveau tournant. Une enquête internationale portée par le journal russe The Insider, le magazine allemand Der Spiegel, et la chaîne américaine CBS, suggère aujourd’hui que ces incidents seraient liés à une arme sonique utilisée par les renseignements militaires russes, tout particulièrement l’unité 29155 connue pour ses opérations controversées à l’étranger.

Impact et Diagnostic du Syndrome de la Havane

Les symptômes du syndrome de la Havane, bien que ne laissant pas de lésions cérébrales « notables », selon les examens, provoquent une perturbation conséquente dans la vie des diplomates atteints. Des syndromes tels que la fatigue chronique, le stress post-traumatique, ou la dépression ont été cités parmi les conséquences à long terme. La technologie moderne d’IRM, utilisée lors des diagnostics, est cependant mise en cause par certains chercheurs, qui estiment qu’elle pourrait être inefficace ou mal calibrée pour déceler la nature spécifique de ces troubles.

Leighton Chan, chercheur pour les Instituts Nationaux de Santé (INH), insiste sur le fait que ces symptômes doivent être reconnus pour ce qu’ils sont : des signes avant-coureurs de complications sérieuses, durables et difficiles à traiter. Cela réaffirme la nécessité d’une réponse adaptée et d’une prise en charge médicale et psychologique adéquate pour les victimes.

Les Représailles de Moscou

Face aux allégations récentes, le Kremlin, par le biais de son porte-parole Dmitri Peskov, a réitéré son refus de ces accusations qu’il considère sans fondement. Il déplore que le sujet soit récurrent dans la presse et soit systématiquement associé à la Russie sans preuves concrètes. Ce bras de fer médiatique entre les États-Unis et la Russie ne date pas d’hier et s’inscrit dans une longue tradition de tensions diplomatiques exacerbées par des incidents comme celui de la tentative d’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018, également imputée à l’unité 29155.

Alors que les deux pays continuent de s’affronter sur le plan diplomatique, la santé et le bien-être des diplomates concernés restent au centre des préoccupations, poussant les institutions à rechercher des réponses tout en assurant la sécurité de leur personnel à l’étranger.

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