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Le déclin de l’antivax : une révolution post-Covid

A photography of the evolving landscape of vaccine hesitancy amidst the Covid-19 crisis.
La crise du Covid-19 a amené une baisse de l'influence des mouvements antivaccins, malgré des disparités persistantes dans l'adhésion à la vaccination. La nécessité d'une éducation à la santé demeure primordiale pour contrer les discours alternatifs et conspirationnistes sur la vaccination.

Le déclin du mouvement antivax après la crise du Covid-19

La crise du Covid-19 a marqué le paysage sanitaire mondial en mettant en lumière les mouvements antivaccins. Pendant que les mesures gouvernementales cherchaient à endiguer la pandémie, des voix contestataires se sont élevées contre l’obligation vaccinale. À Lyon, le 24 juillet 2021, une importante manifestation a cristallisé ces tensions, comme dans beaucoup d’autres villes françaises. Pourtant, les craintes les plus alarmistes que les antivaccins véhiculaient n’ont pas trouvé de fondement dans la réalité, et leur influence semble aujourd’hui décliner. Jocelyn Raude, expert en psychologie de la santé à l’EHESP, fait part de son étonnement face à la méfiance vaccinale qui a perduré malgré l’urgence sanitaire.

Adhésion et méfiance : une situation contrastée

Des données récentes indiquent une progression de l’adhésion à la vaccination. D’après Santé publique France, 84 % de personnes en France métropolitaine se déclarent favorables à la vaccination en général, et ce chiffre est en hausse par rapport à 2022. Cependant, cette augmentation masque des disparités, notamment chez les personnes âgées où une légère tendance à la baisse de la couverture vaccinale est observée. La réticence à procéder aux rappels de la Covid-19 chez les plus de 65 ans, pourtant essentiels, est symptomatique de cette méfiance résiduelle qui prévaut encore par endroits.

Des vaccins spécifiques toujours sous le feu des critiques

Le vaccin contre le papillomavirus (HPV), cible privilégiée des discours antivaccins, a du mal à s’imposer. Malgré une campagne de vaccination entamée dans les établissements scolaires, le professeur Mathieu Molimard du CHU de Bordeaux note les difficultés rencontrées pour convaincre les familles de l’utilité de ce vaccin dans la prévention de certains cancers. La pénétration de fausses informations semble toujours avoir un impact négatif malgré plus d’une décennie d’utilisation sécurisée du vaccin.

L’impact de la crise sur les mouvements antivaccins

Le terreau des convictions antivaccins se nourrit souvent d’une défiance envers les institutions ainsi que d’une mise à distance vis-à-vis des enjeux politiques traditionnels. Ces mouvements trouvent un écho particulier en période de crise sanitaire où ils peuvent canaliser le sentiment de perte de liberté individuelle. Cependant, cette période a aussi révélé l’importance d’une éducation à la santé, comme le souligne le professeur Molimard, afin de mieux comprendre les bénéfices largement supérieurs des vaccins comparés aux maladies qu’ils préviennent.

Entre défiance et croyances : le maintien des discours alternatifs

Malgré une baisse de la visibilité des antivaccins, la persistance de certaines méfiances souligne la nécessité d’un travail continu d’information et de pédagogie. Les théories conspirationnistes et les discours alternatifs sur la vaccination demeurent des vecteurs d’influence qu’aucune société ne peut se permettre d’ignorer. La psychologie de santé de Jocelyn Raude explique que l’aversion humaine à l’incertitude favorise l’adhésion à des narratifs simples, parfois erronés, mais rassurants. Ainsi, chaque nouvelle crise constitue un terreau potentiel pour la réactivation de ces discours.

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