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La « taxe lapin » : une mesure qui divise

"A photography of the controversial 'bunny tax' measure aiming to reduce missed medical appointments."
Le gouvernement met en place la "taxe lapin", une mesure de cinq euros pour les consultations non honorées, suscitant des réserves sur sa mise en œuvre technique et son impact sur l'accès aux soins. Malgré les assurances du ministère délégué à la Santé, le débat persiste au sein de la communauté médicale et des utilisateurs des plateformes de rendez-vous en ligne quant à l'efficacité et à l'équité de cette nouvelle taxe.

La « taxe lapin », une mesure controversée pour réduire les rendez-vous non honorés

Face à un nombre important de consultations non respectées, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une nouvelle mesure surnommée la « taxe lapin ». Il s’agit d’une sanction financière de cinq euros, destinée aux patients qui manquent leur rendez-vous chez le médecin sans annuler au moins 24 heures à l’avance. Cette mesure, qui sera effective à partir du 1er janvier 2025, vise à responsabiliser les patients et à valoriser le temps des praticiens. Toutefois, elle soulève des inquiétudes quant à sa mise en œuvre et son impact sur l’accès aux soins.

Les dirigeants de Doctolib, la principale plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne, ont exprimé des réserves sur ce dispositif. La question centrale de cette réforme repose sur les difficultés techniques et administratives qu’elle pourrait engendrer pour les soignants et les secrétariats. En particulier, pour ceux qui ne disposent pas d’une infrastructure déjà en place pour gérer l’empreinte bancaire des patients.

Les défis de l’implémentation de la taxe lapin

Stanislas Niox-Château, PDG de Doctolib, a évoqué sur France Inter les obstacles à la mise en œuvre de la taxe lapin, mettant en lumière les risques d’augmenter la charge administrative des professionnels de santé et de restreindre l’accès aux soins pour certains patients. Avec une proportion significative de la population confrontée à l’illectronisme ou dépourvue de carte bancaire, les modalités de retenue de la pénalité financière posent question.

En outre, le PDG de Doctolib a soulevé des interrogations quant à la gestion des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne et à la procédure que devront suivre les praticiens pour enregistrer les empreintes bancaires, gérer les plaintes et les contestations des patients en cas de prélèvement de la taxe.

Réponses du ministère délégué à la Santé

En réaction aux préoccupations soulevées par le PDG de Doctolib, le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, est intervenu sur Sud Radio pour apporter des précisions. Il a affirmé que les questions soulevées par Niox-Château sont principalement d’ordre technique et que la collaboration avec les diverses plateformes médicales permettra de surmonter ces défis.

Le ministre a également souligné que cette idée de pénalité était à l’origine une proposition de Doctolib même, rappelant que le dispositif ne devrait pas représenter une charge administrative conséquente pour les médecins. La solution technique serait réalisable et les divers acteurs concernés joueront le jeu pour faciliter la mise en application de la loi, qui sera présentée au parlement à l’été ou à l’automne.

Toutefois, la mise en place de la taxe lapin reste un sujet de débat au sein de la communauté médicale et parmi les utilisateurs des plateformes de prise de rendez-vous en ligne. Alors que certains y voient une opportunité de réduire les pertes de temps et d’argent liées aux absences non justifiées, d’autres craignent les répercussions sur les patients les plus vulnérables et la complexité administrative qui pourrait s’ensuivre. Le débat reste ouvert, et les mois à venir seront déterminants pour évaluer l’efficacité et l’équité de cette taxe dans la pratique quotidienne de la médecine.


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