Le rôle de la musique dans la performance des coureurs
Alors que les rues de Paris s’apprêtent à vibrer au rythme des foulées des marathoniens le 7 avril prochain, une question revient parmi les passionnés de course à pied: la musique peut-elle réellement améliorer les performances des sportifs? Depuis 2015, la Fédération française d’athlétisme interdit l’écoute de musique lors de compétitions officielles, arguant que cela pourrait créer une inégalité des chances. Néanmoins, l’engouement des coureurs pour les mélodies énergiques est loin de s’estomper, avec 68% des Français qui pratiquent la course en musique, selon l’Observatoire du running.
L’influence neurophysiologique de la musique
La musique n’est certes pas un dopant au sens strict du terme, mais elle exerce une indéniable influence sur le coureur par le détour de l’attention sur ses sensations douloureuses. Cette méthode est d’ailleurs utilisée dans certains services hospitaliers pour diminuer la consommation de médicaments antidouleurs. De plus, des études illustrent l’effet positif de la musique sur les individus atteints de maladies touchant la motricité, comme la maladie de Parkinson.
Stimulation et coordination: la boucle auditivo-motrice
L’interaction entre musique et performance sportive s’explique aussi en partie par les liens étroits entre les régions auditives et motrices du cerveau. Une musique aux rythmes prononcés encourage une meilleure synchronisation avec le tempo, ce qui peut entraîner une amélioration de la technique de course. Cet effet d’entraînement neurophysiologique, ou « boucle auditivo-motrice », illustre l’influence de l’écoute d’un son structuré et répétitif sur la motricité.
Des neurotransmetteurs au service de la performance
Au-delà de l’effet distracteur de la musique, celle-ci active le circuit de la récompense cérébrale, libérant des neurotransmetteurs tels que la dopamine, la noradrénaline et l’ocytocine. Ces substances chimiques sont associées à des sensations de bien-être et d’euphorie, contribuant ainsi à une expérience sportive plus agréable et potentiellement plus performante. Ces effets neurologiques concrets ne doivent pas être confondus avec un simple placebo, bien qu’ils ne modifient pas les paramètres cardio ou métaboliques de manière directe.
La préparation musicale, une alternative à l’épreuve
Face à la proscription de la musique en course par la Fédération française d’athlétisme, les coureurs peuvent opter pour une écoute musicale lors de leur préparation. L’efficacité de cette stratégie est conditionnée par le choix de musiques personnellement appréciées, renforçant ainsi la stimulation positive avant l’effort. Par ailleurs, il est important de noter que l’impact bénéfique de la musique n’est pertinent que si l’auditeur en apprécie le genre et le rythme. Une mise en condition auditive adaptée à ses propres goûts pourrait donc s’avérer une tactique payante pour aborder l’épreuve en pleine forme psychologique.