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La France contrainte d’importer sa viande : vers une crise agricole ?

"a photography of a French farm landscape with both small and medium-sized farms, highlighting livestock such as cows, pigs, and chickens, alongside modern agricultural buildings and machinery."
La France se trouve dans une situation préoccupante où elle doit importer plus de viande qu'elle n'en produit, selon un rapport de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Cette tendance pourrait entraîner une érosion des structures agricoles et des emplois, tout en impactant l'environnement et la biodiversité, appelant à une réflexion collective et innovante sur l'avenir de la filière.

La France, bien que considérée comme un poids lourd agricole de l’Union européenne, se trouve paradoxalement dans une situation où elle doit importer plus de viande qu’elle n’en produit sur son sol. Ce constat, relevé par un rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), publié mardi, inquiète les experts du secteur. Alors que les incitations à réduire la consommation de viande se multiplient, cette tendance à l’importation croissante de viande pourrait avoir des répercussions importantes sur l’ensemble de la filière en France.

Un déséquilibre qui va s’accroître

Selon le rapport de l’Iddri, le déséquilibre offre/demande en viande, notamment en volaille, porc et bœuf, est amené à s’accentuer d’ici à 2035. Cette situation est attribuée à une demande intérieure croissante non suivie par une offre proportionnelle. De plus, le rapport prévoit une érosion significative des structures agricoles de taille moyenne et petite. En termes de chiffres, près d’un tiers des fermes spécialisées dans la viande ainsi que 20% des outils d’abattage et de découpe pourraient disparaître, entraînant des pertes d’emplois considérables.

Aspect % de perte
Fermes du secteur des viandes 30%
Outils d’abattage-découpe 20%
Emplois dans les fermes 30%
Emplois dans l’industrie 14%

Moins de méthane mais…

La réduction de la production pourrait permettre une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Moins d’animaux, c’est aussi moins de méthane et moins de bâtiments à chauffer, ainsi que moins de déjections. Cependant, l’étude tempère cet avantage en considérant les émissions importées des pays fournisseurs. L’importation accrue de viande pourrait donc annuler les bénéfices environnementaux réalisés sur le sol français. Les spécialistes s’inquiètent également de l’impact de la perte des petits élevages et prairies, qui pourraient se traduire par des effets négatifs sur la biodiversité et le paysage.

Autre chose qu’un débat « pour ou contre la viande »

L’étude de l’Iddri appelle à dépasser le débat simpliste « pour ou contre la viande ». Les auteurs demandent une réflexion plus large, impliquant tous les acteurs concernés, y compris ceux de la santé humaine, des territoires, de l’environnement, du bien-être animal et des politiques publiques. Il est essentiel d’explorer de nouveaux futurs pour la filière viande, prenant en compte la diversité des enjeux liés à sa production et sa consommation. Le rapport insiste sur l’importance de trouver de nouvelles solutions pour sauver une filière cruciale de l’économie française.

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