Dans un contexte où l’éducation à la sexualité suscite de nombreux débats, le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, a déclaré que les établissements privés catholiques sous contrat mettront en place le nouveau programme d’éducation à la vie relationnelle et sexuelle (Evars). Ce programme, bien qu’ayant fait l’objet de critiques de la part de certains milieux conservateurs, est vu comme une étape essentielle vers une éducation plus inclusive et informative.
Un programme contesté mais nécessaire
Le programme Evars a été officiellement présenté début février après des consultations entamées en mars 2024. Il a pour objectif d’introduire au moins trois séances annuelles spécifiques obligatoires dans toutes les écoles, collèges et lycées, qu’ils soient publics ou privés sous contrat. Jusqu’alors, bien que la loi de 2001 ait légiféré sur la nécessité de ces séances, elles étaient rarement mises en œuvre dans leur intégralité.
Philippe Delorme a souligné que, malgré les protestations, notamment de la part d’associations s’opposant à ce programme, les établissements catholiques sont engagés à lui donner une place centrale dans leur dispositif éducatif. « Nous devons contrecarrer les fausses informations répandues sur le contenu de ce programme et travailler en étroite collaboration avec les parents pour expliquer sa véritable nature », a-t-il affirmé.
Une collaboration renforcée avec les familles
Une des composantes clés de ce programme est l’implication des familles. L’idée est de démystifier certaines idées reçues et de créer un dialogue ouvert sur l’éducation sexuelle. Delorme a évoqué l’importance d’éduquer dès le premier degré à des concepts fondamentaux tels que la pudeur, le respect de soi et des autres, et la notion de consentement.
« Ce programme n’a rien d’idéologique », a-t-il déclaré, « il vise à offrir aux enfants les outils nécessaires pour comprendre et respecter leur corps et ceux des autres ainsi que les dynamiques relationnelles saines. » En effet, l’objectif est de permettre aux enfants et adolescents de s’épanouir dans leur vie personnelle et relationnelle avec des bases solides et bienveillantes.
Adhésion aux nouveaux dispositifs
Cette adhésion au programme d’éducation à la sexualité n’a pas toujours été évidente. En effet, lors de la présentation initiale, Philippe Delorme lui-même avait émis des réserves sur certains contenus destinés aux collèges et lycées. Toutefois, après des discussions approfondies et des ajustements, le secrétaire général semble avoir révisé sa position, voyant les bénéfices à long terme pour les étudiants.
Un aspect applaudi par les députés, comme l’a souligné Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête sur le contrôle des établissements scolaires.
Perspectives futures
Tandis que l’implantation complète du programme est prévue pour septembre 2025, le chemin semble encore semé d’embûches. Cependant, Delorme croit fermement que cette initiative rencontrera le soutien des parents et des enseignants une fois ses bénéfices largement compris et acceptés. L’éducation à la sexualité est perçue comme un outil indispensable pour le développement personnel et social des jeunes, un avis partagé par la ministre de l’Éducation qui a qualifié le programme d’« indispensable ».
En conclusion, l’engagement de l’enseignement catholique à travers Philippe Delorme réaffirme la volonté d’unir efforts éducatifs et dialogue familial. L’importance de cette démarche inclusive se reflète dans la mobilisation des établissements pour offrir aux élèves une perspective équilibrée et constructive de la sexualité et des relations humaines. Ce programme pourrait, à l’avenir, servir de modèle pour une éducation sexualisée intégrée et acceptée dans toute la France, publique comme privée.
