Santé Quotidien, votre actualité santé et bien-être

L’échec des heures supplémentaires de sport au collège: un dispositif à repenser

Des élèves en uniforme scolaire faisant du sport dans une salle de gym scolaire moderne, dynamique et colorée, avec des entraîneurs professionnels supervisant, ambiance de coopération et de santé.
Le dispositif des deux heures de sport supplémentaires dans les collèges est vivement critiqué pour son inefficacité. Les syndicats appellent à une révision pour garantir une éducation sportive de qualité pour tous.

Le programme des deux heures de sport supplémentaires, conçu pour contrer la sédentarité chez les adolescents, est loin de faire l’unanimité. Visant initialement à promouvoir l’activité physique dans les collèges, il est aujourd’hui critiqué pour son inefficacité et son manque de pertinence. En effet, lancé par le gouvernement dans l’espoir de dynamiser la pratique sportive scolaire, ce dispositif rencontre de nombreux obstacles qui remettent en question sa pérennité.

Un Dispositif Remis en Cause

Jugé trop complexe à mettre en œuvre, le dispositif a été restreint aux seuls collèges prioritaires, contrairement aux attentes initiales qui prévoyaient une mise en place plus large. Selon les retours des établissements, les participants sont majoritairement des élèves déjà investis dans le sport, laissant de côté ceux qui en auraient le plus besoin. Les enseignants d’Éducation Physique et Sportive (EPS) dénoncent un manque de concertation et de ressources adaptées pour accompagner cette initiative.

L’Insuffisance des Structures Scolaires

Un des principaux reproches faits à ce programme est son décalage avec les réalités des infrastructures scolaires. Beaucoup de gymnases et de stades ne sont pas aux normes, ce qui complique l’organisation des activités supplémentaires. Avec les associations sportives en charge de ces heures, et non des enseignants diplômés, les risques d’inégalités qualitatives dans l’enseignement sont aussi pointés du doigt.

Des Alternatives Proposées par les Syndicats

Les syndicats proposent plusieurs pistes d’amélioration pour pallier les failles du dispositif actuel. Notamment, l’ajout d’une heure obligatoire d’EPS dans le cursus normal des élèves de la 5e à la 3e. Cela permettrait d’assurer un suivi plus rigoureux et une pratique intégrée dans le temps scolaire. La rénovation des infrastructures sportives, souvent vétustes, et le développement de nouvelles installations comme les piscines, sont également cités parmi les solutions envisagées.

L’Échec d’un Programme Ambitieux

Le dispositif, lancé à grand renfort de communication, n’a pas atteint ses objectifs d’origine. En effet, son impact réel sur la pratique sportive des élèves reste minime. Ce constat est préoccupant alors que l’organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une activité physique quotidienne pour cette tranche d’âge. Le manque de moyens dédiés et la coupure avec l’environnement scolaire sont également des points négatifs soulevés dans de nombreux rapports.

Le Rôle des Enseignants

Pour certains, la clé d’une réforme réussie réside dans l’implication accrue des enseignants d’EPS. Encourager les professeurs à collaborer avec l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) pourrait accroître l’attrait des élèves peu enclins à la pratique sportive. Consolidation du lien entre l’enseignement scolaire et les activités sportives périscolaires s’avère être une solution plus adaptée, selon plusieurs professionnels de l’éducation.

Surmonter les Obstacles de la Pratique Sportive

Dans certaines régions, l’accès aux infrastructures comme les piscines est toujours problématique pour les élèves. Avec seulement 10 % d’entre eux bénéficiant de cycles de piscine, ce constat soulève la question de l’égalité des chances pour tous les élèves de France. La mise en œuvre d’initiatives diversifiées et accessibles est donc essentielle pour surmonter ces obstacles et combler les lacunes actuelles du système.

Favoriser l’Épanouissement par le Sport

Pour réduire les inégalités et renforcer la qualité de l’éducation physique, les experts estiment qu’il faut motiver les élèves à travers des programmes ambitieux et enrichissants. Ceux-ci devraient être intégrés pleinement dans l’emploi du temps scolaire, ce qui nécessite un investissement dans la formation d’enseignants qualifiés et motivés. La promotion du plaisir et de la réussite sportive est aussi jugée essentielle pour inciter les jeunes à s’engager durablement.

Face à ces défis, il est clair que le dispositif des deux heures de sport supplémentaires aurait besoin d’une révision. Pour que le sport à l’école ne soit pas un luxe mais un droit accessible à tous, une réflexion approfondie et un plan d’action concerté avec tous les acteurs concernés s’imposent.

Partager l'article

Articles sur le même thème