Le passage du cyclone Chido sur Mayotte a laissé des cicatrices profondes sur cette île de l’océan Indien. En plus des dégâts matériels énormes, c’est une véritable crise sanitaire qui s’est installée, compliquant la vie de milliers de personnes. Au lendemain du cyclone, plus de 4,000 blessés ont été recensés, alourdissant la charge sur les infrastructures de santé déjà fragiles. Le Centre hospitalier de Mayotte, aux prises avec des ressources limitées, a enregistré pas moins de 1,440 passages aux urgences dans la semaine qui a suivi.
Des urgences saturées
Les principaux motifs de consultation étaient des traumatismes physiques variés, tels que des fractures, plaies ouvertes, contusions et autres blessures causées par des corps étrangers. La gravité des blessures est telle que de nombreux patients ont vu leurs plaies s’infecter, nécessitant des interventions chirurgicales lourdes. Malheureusement, l’accès aux soins est loin d’être optimal, aggravé par la destruction des routes et l’état des infrastructures médicales.
Complications sévères et interventions chirurgicales
Une semaine après la tragédie, le nombre de plaies surinfectées a significativement augmenté. Ces infections ont souvent mené à des complications graves, comme les fasciites nécrosantes et les chocs septiques. Dans certains cas, il a été nécessaire de recourir à des amputations pour sauver des vies. Les autorités sanitaires, dont Santé publique France, tirent la sonnette d’alarme sur l’importance d’une prise en charge rapide et efficiente pour éviter que la situation n’empire.
Épidémies en perspective
La destruction des infrastructures essentielles a ouvert la porte à diverses maladies transmissibles. Avec un accès à l’eau potable limité, le risque de développer des maladies hydriques augmente, notamment le choléra, la leptospirose, et la gastro-entérite à rotavirus. Ces maladies, si elles se propagent, pourraient faire de la situation une véritable catastrophe épidémique sur l’île.
Conséquences psychologiques et sociales
Au-delà de la santé physique, le cyclone a eu un impact profond sur le bien-être mental des habitants. Près de 48% des foyers interrogés ont signalé des troubles psychologiques, allant du stress intense à la peur chronique, exacerbés par la perte de leurs habitations et l’insécurité alimentaire. Le manque d’accès aux services essentiels comme l’eau et la nourriture accentue leur détresse.
Réponse et actions nécessaires
Pour faire face à ces défis, une mobilisation urgente des ressources nationales et internationales est impérative. Des efforts concertés doivent être menés pour rétablir les services de base et offrir un soutien psychologique aux personnes affectées. La reconstruction des infrastructures de santé et des routes est également une priorité pour garantir un accès rapide aux soins.
Collaboration et soutien international
L’île a besoin d’une assistance substantielle. Les partenaires internationaux sont appelés à soutenir les efforts de secours, notamment en fournissant des matériels médicaux, des équipes médicales et un appui logistique. Une coordination efficace entre les organisations humanitaires et les autorités locales est cruciale pour maximiser l’impact des aides.
À long terme, il est vital de renforcer la résilience de l’île face à des catastrophes similaires. Cela inclut la mise en place de systèmes d’alerte précoce, l’amélioration des infrastructures résistant aux cyclones et l’éducation des communautés sur les mesures de prévention des risques. En fin de compte, reconstruire une Mayotte plus robuste et mieux préparée doit être une priorité collective.
