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Scandale à Bordeaux : commerce illicite de produits esthétiques et médicaux

Une affaire d'exercice illégal de la médecine et d'importation illicite de médicaments secoue Bordeaux, avec la gérante de la boutique en ligne « Bizouka » comparant pour la vente non autorisée de botox et d'acide hyaluronique. Les autorités judiciaires envisagent des peines sévères, tandis que la défense invoque l'ignorance de la réglementation et souligne les lacunes juridiques existantes.

Une affaire d’exercice illégal de la médecine et d’importation illicite de médicaments ébranle la ville de Bordeaux. L’accusée principale, la gérante d’une boutique en ligne nommée « Bizouka », comparaît devant le tribunal correctionnel pour avoir mis en circulation du botox, de l’acide hyaluronique et divers produits esthétiques dont la vente pourrait être réservée à des professionnels de santé.

La genèse de l’affaire remonte à 2019 lorsque cette enseignante d’anglais, en congé longue durée et de double nationalité franco-marocaine, âgée de 42 ans, se lança dans le commerce en ligne de produits cosmétiques aux effets médicaux notoires. Attirant plus d’une centaine de clients, ses pratiques commerciales non déclarées ont généré un chiffre d’affaires important, avoisinant les 400.000 euros entre 2020 et 2022, échappant ainsi aux radars du fisc.

L’enquête débute lorsque, en 2021, une plainte d’une esthéticienne met en lumière l’existence de produits destinés normalement à l’usage médical voire interdits à la vente libre. Les investigations menées par le Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) dévoilent alors une gamme variée de produits illicites : des stylos injecteurs d’acide hyaluronique, des crèmes anesthésiantes à la lidocaïne, et des substances censées brûler la graisse corporelle.

Les autorités judiciaires émettent également des soupçons quant à des actes esthétiques illégaux : injections d’acide hyaluronique et séances de micro-needling réalisés par la gérante elle-même sur son entourage et des clientes, sans aucune formation médicale ou en esthétique. Ces agissements s’apparentent à un véritable exercice illégal de la médecine et mettent en jeu la sécurité des personnes impliquées.

Les Répercussions Judiciaires

La gérante de Bizouka encourt des sanctions sévères pour ces actes. Selon le code pénal, ces infractions sont passibles de peines significatives. L’exercice illégal de la médecine peut emmener la prévenue à se confronter à cinq ans d’emprisonnement. De plus, elle risque une amende dont le montant ne saurait être négligeable :

Infraction Peine encourue
Exercice illégal de la médecine 5 ans de prison
Importation illicite de médicaments A déterminer par la juridiction
Mise en danger de la vie d’autrui A déterminer par la juridiction
Amende 375.000 euros

Face à la justice, l’avocate de la défense, Me Sophie Benayoun, souligne que sa cliente n’agit pas avec l’intention de nuire, mais bien plutôt par manque de connaissance des réglementations en vigueur. Cette dernière plaide pour une certaine ignorance et une entrée dans la sphère esthétique « de manière non réfléchie ».

À cela s’ajoute une préoccupation majeure de l’accusée : devenir un cas exemplaire utilisé pour dissuader d’autres personnes des risques entourant la vente et l’utilisation de ces produits. L’avocate attire l’attention sur le « vide juridique » qui pourrait exister concernant certaines substances ou méthodes, récentes sur le marché, et leur régulation.

Parallèlement, l’accusation porte également des charges contre le conjoint de la gérante, citoyen sénégalais de 43 ans et père de leurs deux enfants. Ce dernier est soupçonné d’avoir servi de couverture et de réceptacle des produits illicites à leur domicile situé en périphérie de Bordeaux.

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