L’archipel de Mayotte, situé dans l’océan Indien, fait face à une doublement alarmante du nombre de cas de choléra, faisant passer le compteur de 13 à 26 en seulement deux jours. Cette recrudescence a conduit à une mobilisation accrue des autorités sanitaires. L’urgence de la situation a été prise en compte par la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS) qui ont décidé d’ouvrir une seconde unité choléra au sein du centre médical de référence de Dzoumogné, pour compléter les capacités d’accueil, en sus de la première unité située au Centre hospitalier de Mayotte.
Le Centre hospitalier de Mayotte, de son côté, atteint sa limite d’admission avec un maximum de 14 patients, et dirige désormais ses effectifs, en attente de renforts, vers les soins spécifiques liés à cette maladie infectieuse. Sévèrement impacté par le manque de professionnels de la santé, le Directeur Général de l’ARS, Olivier Brahic, qualifie la situation en termes de ressources humaines de « très critique », avec une tension palpable au niveau des urgences de l’hôpital.
Révélateurs d’une propagation communautaire du choléra, trois cas « autochtones » ont récemment été identifiés à Koungou, dans le nord de Mamoudzou. Ces cas s’additionnent aux dix cas importés, signalés depuis mi-mars, provenant principalement des Comores voisines. Pour circonscrire cette menace sanitaire, des actions renforcées sont menées par l’ARS sur le terrain, avec la mise en place d’un centre de dépistage et d’orientation dans la commune concernée.
Au cœur de la lutte contre le choléra, des opérations de vaccination sont organisées par l’ARS, qui poursuit parallèlement des maraudes sanitaires. Ces interventions visent la distribution de recommandations préventives et guident la population vers les dispositifs de vaccination et de dépistage. Ces efforts sont déployés dans une zone urbaine complexe, où des quartiers tels que Mamoudzou-Koungou, peuplés densement et où la salubrité public est préoccupante notamment dans les bidonvilles, exigent une attention particulière.
Le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, exprime son inquiétude dans un communiqué, soulignant l’absence criante de la salubrité publique élémentaire dans ces districts surpeuplés. Cette préoccupation est exacerbée par le fait que l’ensemble du territoire de Mayotte est soumis à des restrictions d’accès à l’eau courante, un vecteur connu pour la transmission du choléra. Le député appelle de ses vœux un plan de vaccination générale (sur la base du volontariat) qui serait ouvert à tous, y compris les enfants et les personnes fragiles.