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Le changement d’heure : ami ou ennemi de notre santé ?

A photography of the impact of seasonal time changes on our biological clocks.
Chaque passage à l'heure d'été perturbe notre horloge biologique, augmentant les risques de troubles du sommeil, de vigilance réduite et d'accidents. Les conséquences sanitaires, notamment pour les populations vulnérables comme les personnes âgées et les bébés, soulignent le débat sur la suppression du changement d'heure biannuel.

Le passage au changement d’heure vers l’heure d’été arrive chaque dernier dimanche de mars, avec son cortège de promesses de journées plus lumineuses et de l’espoir de douces soirées. Pourtant, ce rituel annuel ne s’avère-t-il pas être un faux ami de notre santé ?

Impact du changement d’heure sur l’horloge biologique

L’ajustement du cadran touche directement notre horloge interne ou système circadien, entraînant un bouleversement de nos rythmes biologiques. Ainsi, le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, président de la Société française de chronobiologie, alerte sur les effets potentiellement délétères de cette modification temporelle. La perte d’une heure de sommeil et le décalage de l’horloge biologique peuvent se traduire par des troubles variés comme des perturbations du sommeil, une vigilance réduite ou encore un risque accru d’accidents.

Consequences sanitaires

Du trouble mineur au risque sérieux, la science révèle des conséquences sanitaires inquiétantes. Le Dr Maxime Elbaz, docteur en neurosciences et spécialiste du sommeil, évoque un accroissement des problèmes de santé suite à la transition vers l’heure d’été. Les recherches observent une augmentation des incidents cardiovasculaires et des accidents, ceux dernier étant en relation avec les perturbations subies par nos rythmes cardiaques naturels.

Des populations plus vulnérables

Certains groupes démographiques manifestent une plus grande vulnérabilité face à ce décalage horaire artificiel. Les personnes âgées et les bébés, avec leurs schémas de sommeil et de repas plus rigides, subissent de plein fouet le changement d’heure, pouvant mener à des difficultés accrues pour s’adapter à ce nouvel horaire.

Conseils pour une meilleure adaptation

Pour contrecarrer ces effets, il est recommandé de préparer le corps en ajustant l’heure du coucher. Le Dr Elbaz conseille d’avancer le coucher de trente minutes deux nuits avant la bascule horaire. De plus, maximiser l’exposition à la lumière naturelle au réveil et éviter les écrans à lumière bleue avant le coucher sont des habitudes bénéfiques pour resynchroniser notre horloge biologique.

Le débat autour de la suppression du changement d’heure

La question de la pertinence de ce changement biannuel est sujette à débat. Initialement motivé par des gains énergétiques lors du choc pétrolier des années 1970, la pertinence de cet avantage est aujourd’hui questionnée. L’Ademe mentionne des économies modestes, estimées à 351 GWh par an, ce qui correspond à à peine 0,07 % de la consommation totale d’électricité. Une directive européenne visant à abroger le changement d’heure saisonnier a été votée en 2019, mais la mise en œuvre de cette mesure reste en suspens.

Cette discussion complexe implique autant de considérations de santé publique que d’impératifs politico-économiques. Bien que la communauté scientifique penche majoritairement en faveur du maintien de l’heure d’hiver, reflétant le rythme naturel du corps humain, un sondage français a révélé une préférence marquée de la population pour l’heure d’été toute l’année.

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