L’insécurité alimentaire s’aggrave en 2023
L’année 2023 s’est malheureusement distinguée par une détérioration marquée de la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Les chiffres publiés récemment par 16 organisations de l’ONU et humanitaires sont alarmants : environ 282 millions de personnes ont nécessité une assistance alimentaire d’urgence. Cette hausse représente 24 millions de personnes de plus que l’année précédente, une augmentation tragique qui témoigne de la gravité de la situation.
Les principales causes de cette insécurité croissante incluent les conflits armés persistants, notamment à Gaza et au Soudan, ainsi que les impacts de phénomènes météorologiques extrêmes et de chocs économiques sévères. Ces facteurs contribuent à une crise alimentaire qui s’étend sur plusieurs continents et ne montre pour l’heure aucun signe d’amélioration pour l’année en cours.
El Niño, un phénomène climatique au lourd impact
La sécheresse sévère qui frappe le Bangladesh amène à des prières pour la pluie. Simultanément, l’Afrique australe s’inquiète face à une imminente pénurie de céréales. Ces événements critiques sont largement attribués au phénomène climatique El Niño, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La FAO alerte que le déficit anticipé dans la production agricole, en particulier celle de maïs qui représente une part significative des calories consommées dans l’Afrique australe, risque d’exacerber l’insécurité alimentaire, de faire flamber les prix et d’augmenter les dépendances aux importations.
En effet, 16 millions de personnes dans la région ont déjà été touchées par l’insécurité alimentaire aiguë durant les premiers mois de l’année, et la situation pourrait se détériorer encore davantage.
Menace de pénurie en céréales
Des pays traditionnellement exportateurs de céréales, comme l’Afrique du Sud ou la Zambie, sont désormais incapables de répondre à la demande croissante, signalant des pénuries potentielles pour plusieurs pays du continent, y compris l’Angola, le Mozambique, et la Namibie. Face à ce défi imminent, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe ont chacun déclaré l’état de catastrophe nationale, se préparant à affronter les répercussions de cette crise.
La FAO indique que les faibles rendements attendus sont dus à « un déficit généralisé et substantiel des précipitations en février, exacerbées par des températures records ». L’organisme souligne que bien qu’El Niño, qui revient au milieu de l’année 2023, soit un phénomène périodique, il entraîne une hausse des températures mondiales et pourrait persister jusqu’en mai. Une étude du World Weather Attribution soulève que, contrairement aux effets globaux du changement climatique, la sécheresse actuelle en Afrique australe est principalement le résultat de l’impact d’El Niño.