La reprise de Biogaran, le numéro un des médicaments génériques en France, est en train de créer une véritable effervescence. La société pharmaceutique Benta Lyon, établie dans le Rhône, a récemment déposé une offre de rachat qui pourrait changer la donne pour l’industrie pharmaceutique française. Bien que cette marque soit peu connue du grand public, elle représente une vente de médicament sur huit dans les pharmacies de l’Hexagone. Actuellement propriété du groupe Servier, Biogaran ne constitue qu’une fraction de son chiffre d’affaires, ce qui motive le géant du médicament à s’en séparer pour se recentrer sur d’autres secteurs.
Une offre française rassurante
Pour les salariés de Biogaran, l’offre de Benta Lyon est particulièrement significative et rassurante du fait de sa localisation en France. La proposition de Benta Lyon, comprend un montant estimé par un expert du secteur pharmaceutique entre 800 et 900 millions d’euros. Cette somme est qualifiée de « supérieure » par rapport aux autres offres, notamment celles des groupes pharmaceutiques indiens Torrent Pharmaceuticals et Aurobindo Pharma, également en course pour cet achat. Le fonds d’investissement britannique BC Partners est également en lice, ce qui souligne la compétition intense pour acquérir Biogaran.
Benta Lyon à la conquête du marché
Benta Lyon, qui a repris en 2020 le site Famar à Saint-Genis-Laval, produit et commercialise divers médicaments, notamment des génériques ainsi que des dispositifs médicaux. La part des génériques représente actuellement 30 % de son activité. Parmi ses partenaires principaux, on
trouve des poids lourds du secteur tels que Sanofi, les laboratoires Delbert, et l’américain Procter and Gamble. Benta Lyon fabrique également des produits de commodité, dont le paracétamol, dans son usine de Saint-Genis-Laval.
Le risque de délocalisation et l’implication de l’État
Face à un potentiel risque de délocalisation de la production, l’État français envisage d’activer la procédure de contrôle des investissements étrangers en France. Cette mesure serait envisagée en cas de reprise de Biogaran par un acteur étranger, afin de sécuriser la production locale de ces médicaments essentiels. Il est à noter que la holding française Benta SAS, appartenant à l’investisseur libanais Bernard Tannoury, contrôle Benta Lyon, qui prévoit cette année un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros avec une équipe de 118 collaborateurs.
Cette situation reflète une problématique plus large dans l’industrie pharmaceutique où les enjeux nationaux et internationaux s’entrelacent. La décision finale pourrait avoir des répercussions importantes non seulement pour les employés de Biogaran, mais aussi pour l’approvisionnement en médicaments génériques en France.