Arkema à Pierre-Bénite, le principal émetteur de PFAS en Auvergne-Rhône-Alpes
La lutte contre la pollution environnementale s’intensifie en région Auvergne-Rhône-Alpes où le site industriel d’Arkema, situé à Pierre-Bénite, près de Lyon, se trouve au cœur d’une problématique environnementale aiguë. En effet, selon une récente campagne de surveillance environnementale, le géant chimique est mis en lumière comme le principal émetteur de PFAS dans la région. Cette annonce n’est pas une grande surprise étant donné le contexte historique des activités d’Arkema dans le domaine des substances chimiques perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, couramment connues sous l’acronyme PFAS.
Les efforts ne sont pas absents, cependant. Depuis la fin de l’année 2022, Arkema a consenti une baisse conséquente de 80 % de ses rejets de PFAS dans l’eau. Un chiffre prometteur qui ne masque pas la réalité des chiffres actuels, plaçant l’usine bien au-dessus de ses homologues industriels dans la même zone géographique. La campagne de surveillance a contrôlé près d’un quart des quelque 600 sites industriels ciblés dans la région, et « pour près de 40 % » d’entre eux, des rejets de PFAS ont été détectés, bien que très inférieurs à ceux émis par Arkema.
Des chiffres parlants
Les données révélées par l’étude peignent un tableau sombre de la contamination en PFAS, avec des niveaux préoccupants. Ainsi, il a été enregistré pour le site rhodanien un taux de concentration alarmant de 3.903 microgrammes de PFAS par litre d’eau, un taux qui se distance considérablement de ses concurrents dans la gestion des substances polluantes. À titre d’exemple, les analyses pour le Smictom de Penol indiquent un taux de seulement 10 microgrammes par litre.
Entité | Taux de PFAS (microgrammes/litre) |
---|---|
Arkema Pierre-Bénite | 3,903 |
Smictom de Penol | 10 |
Cette disproportion évidente souligne l’urgence avec laquelle les autorités et l’industriel doivent agir. Fort heureusement, sous pression suite à une série d’enquêtes journalistiques en 2022 qui ont mis en lumière l’étendue de la contamination par ces « polluants éternels », des mesures ont été imposées à Arkema.
Réactions et mesures contre la pollution aux PFAS
La préfecture a statué sur la cessation d’utilisation de PFAS par Arkema avant la fin de l’année 2024, fixant un calendrier strict de réduction par étapes des rejets dans les eaux. En réponse à cet ultimatum réglementaire, Arkema a déjà mis en place une station de filtration performante, qui a permis une réduction significative des émissions de PFAS, anticipant ainsi les échéances prévues. Cette installation s’inscrit dans un contexte plus large de préoccupation environnementale où la Métropole de Lyon a même engagé des poursuites judiciaires contre Arkema et une autre entreprise, Daikin, pour leur rôle dans la pollution aux PFAS.
Ce dossier reste un enjeu majeur pour la région d’Auvergne-Rhône-Alpes aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan de la santé publique. Et tandis que les autorités et la société civile maintiennent leur vigilance, le chemin vers une industrie écoresponsable semble encore parsemé d’embûches qu’il conviendra de surmonter avec toute la rigueur et la réactivité nécessaires.