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L’Anses propose d’enrichir les farines de blé en vitamine B9 pour protéger les nouveau-nés

A detailed illustration of wheat flour bags labeled with Vitamin B9, representing a healthy initiative for newborn protection. The image shows a sunny field of wheat in the background, symbolizing nutrition and natural resources.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire recommande l'enrichissement des farines en vitamine B9 pour réduire les risques de malformations congénitales. Cette mesure vise à soutenir la santé des mères et des bébés.

La récente recommandation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) de fortifier systématiquement les farines de blé avec de la vitamine B9 pourrait marquer une avancée significative dans la prévention des malformations congénitales chez les nouveau-nés. Selon l’avis publié, cette mesure permettrait de combler les lacunes nutritionnelles actuelles, particulièrement auprès des femmes enceintes.

Pourquoi enrichir les farines de blé ?

Le choix d’enrichir les farines de blé n’est pas anodin. En France, cet ingrédient est omniprésent dans une variété de produits alimentaires tels que le pain et les biscuits, des denrées de consommation courante qui sont économiquement accessibles. Vincent Bitane, coordinateur scientifique à l’Anses, a souligné l’importance de cette mesure, expliquant que l’accès facilité à la farine enrichie pourrait significativement réduire le risque de malformations.

Actuellement, les femmes enceintes ou désirant l’être sont conseillées de prendre des suppléments de folates bien avant la conception. Cependant, selon une enquête nationale réalisée en 2021, moins d’un tiers de ces femmes suivent cette recommandation, malgré son importance pour prévenir les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN). Ces anomalies peuvent impacter gravement le développement du cerveau et de la moelle épinière des nouveau-nés.

Une nécessité pour contrer les inégalités sociales

Il est noté que l’obédience à cette recommandation varie selon le niveau d’éducation et l’âge de la mère. Les jeunes mères issues de milieux socio-économiques défavorisés sont moins susceptibles de prendre des suppléments de vitamine B9, soit par manque d’information ou d’accès aux produits. L’enrichissement des farines pourrait ainsi servir de compensation à ces disparités, offrant une solution universelle et abordable.

Outre l’accès universel, cette approche vise à améliorer globalement la santé publique et à réduire les frais liés aux soins pour les complications à la naissance. Le modèle a déjà montré son efficacité dans d’autres pays où des politiques similaires ont réduit les taux d’AFTN.

Un débat ouvert sur l’enrichissement systématique

Pourtant, la proposition de l’Anses fait débat. Certains s’interrogent sur les avantages réels par rapport à un enrichissement ciblé, tandis que d’autres soulignent la nécessité de sensibiliser davantage aux bienfaits d’une supplémentation préconceptionnelle et pendant la grossesse. Ils avancent que l’information doit être prioritaire pour compléter l’approche de l’enrichissement alimentaire.

Il existe également des inquiétudes sur la consommation excessive de vitamine B9, surtout chez les populations qui pourraient ne pas en avoir besoin. Cependant, l’Anses affirme que les niveaux proposés pour l’enrichissement sont sûrs et adaptés pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques.

La mise en œuvre et ses futurs impacts

La mise en place de cette mesure nécessiterait des ajustements dans le secteur agroalimentaire et une coordination des politiques sanitaires. Les fabricants de farine se retrouveraient en première ligne, devant modifier leurs processus de production pour inclure cette vitamine essentielle. Toutefois, les bénéfices attendus, notamment en termes de santé publique globale, sont considérés comme largement positifs pour justifier cet effort.

Si la France adopte de manière systématique l’enrichissement des farines de blé, elle rejoindrait le rang des pays pionniers dans le renforcement nutritionnel préventif. Des initiatives semblables ont permis à d’autres nations de constater une réduction significative des taux de malformations congénitales liées à la carence en folates, témoignages d’améliorations substantielles en santé maternelle et infantile.

Pour conclure, l’enrichissement des farines en vitamine B9 se présente comme une avenue prometteuse pour renforcer la santé des futures générations. Il reste à voir comment cette recommandation sera reçue et mise en œuvre par les autorités compétentes et le secteur agroalimentaire afin de sécuriser un avenir plus sain pour tous.

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