Cette année, la saison allergique semble s’intensifier pour ceux qui souffrent d’allergies aux pollens. Avec l’arrivée du printemps, les symptômes habituels liés au rhume des foins prennent une tournure particulièrement exacerbée. Par cette tendance, les spécialistes de la santé confirment les témoignages divers : les sensations d’yeux brûlants, les crises d’asthme impressionnantes et d’autres symptômes sévères ne sont hélas pas de simples coïncidences cette année.
Une présence accrue des pollens
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) dresse un tableau peu réjouissant pour les personnes sensibles. Selon les derniers bulletins allergo-polliniques, c’est un véritable feu de signalisation rouge qui se présente sur la carte de France. Ceci met en exergue une présence inhabituellement élevée de pollens à travers l’hexagone. Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et épidémiologiste des maladies allergiques et respiratoires, jette un regard scientifique sur la situation. Elle affirme que, malgré la nécessité pour les plantes de s’endormir durant les jours froids de l’hiver, cette phase a été insuffisante cette année, occasionnant une prolifération précoce dès le mois de janvier et une saison des pollens particulièrement étendue et intense.
Les conditions météorologiques en cause
L’explosion des symptômes allergiques peut aussi s’expliquer par les variations climatiques erratiques que nous connaissons. Le Dr Albanne Branelec, allergologue, explique que les végétaux, dans l’urgence de se reproduire lorsqu’ils rencontrent une brève période favorable, relâchent des quantités massives de pollens en peu de temps. Cela conduit à des manifestations allergiques plus violentes, surtout lorsqu’il survient un épisode de températures clémentes après une séquence de temps maussade. Les références météorologiques corroborent ces affirmations et illustrent la manière dont un redoux soudain peut déclencher une « explosion » de pollens.
Une symptomatologie exacerbée
Les victimes de cette allergie printanière n’ont pas manqué de rapporter l’accroissement de leurs désagréments. Des crises d’éternuements incontrôlables, des yeux larmoyants et des difficiles symptômes respiratoires ont été ressentis même par les personnes généralement moins affectées ou non traitées. Le fort taux de pollens présents dans l’air induit une inhalation plus conséquente de ces allergènes, exacerbant la réaction immunitaire du corps. Il est aussi suggéré que l’intensité des symptômes allergiques varie avec la quantité de pollens, renforçant l’impact sur les personnes allergiques.
La pollution, un facteur aggravant
La situation est d’autant plus préoccupante que la présence de pollution peut aggraver la réaction allergique. La spécialiste Isabella Annesi-Maesano pointe les effets néfastes des pics de pollution, qui, malgré les temps froids, persistent et favorisent une allergénicité accrue des pollens. Les polluants atmosphériques peuvent engendrer la libération de particules hautement allergènes contenu dans les pollens, ce qui amplifie leur capacité à provoquer des symptômes allergiques sévères.
Adoption de réflexes préventifs
Dans l’attente d’une amélioration des conditions environnementales, le Dr Branelec conseille des mesures préventives pour diminuer l’exposition aux pollens. Une aération matinale et nocturne des domiciles, éviter les déjeuners sur l’herbe lors des journées à risque ou encore le port de lunettes et de masques pour faire barrière aux pollens sont autant de gestes simples qui peuvent contribuer à un meilleur confort quotidien. Des ajustements aux traitements médicamenteux peuvent également être envisagés après consultation auprès d’un allergologue pour mieux gérer cette période exigeante.