Épidémie de VIH suite à des soins esthétiques aux États-Unis
Une sombre affaire vient ébranler le monde de la beauté et de la médecine esthétique aux États-Unis. Plusieurs clientes d’un spa du Nouveau-Mexique auraient été infectées par le VIH après avoir subi un vampire lift, un soin du visage qui utilise le plasma sanguin du client pour des effets rajeunissants. Ce cas alarmant révélé par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) souligne la première documentation de transmission de VIH associée à des injections esthétiques. La popularisation de cette pratique, notamment par des célébrités comme Kim Kardashian, a suscité une grande attention, même si la technique est prohibée en France.
Enquête sur une contamination inattendue
L’affaire a éclaté lorsqu’une femme, au cours d’un séjour à l’étranger, a été testée positive au VIH sans aucune explication apparente. Sa vie ne présentait aucun des risques habituels associés à la maladie, tels que des pratiques sexuelles non protégées, l’usage de drogues ou des transfusions sanguines. Son partenaire sexuel exclusif était, en outre, testé séronégatif. C’est en remontant la piste de ses activités qu’elle a identifié sa participation à une procédure de microneedling avec plasma riche en plaquettes (PRP) au VIP Spa d’Albuquerque comme unique risque potentiel. Cet indice a déclenché une série d’investigations sanitaires rigoureuses.
Identification d’autres victimes et pratiques défaillantes
Les recherches ont mené à la découverte d’autres cas similaires. Deux autres clientes ont été diagnostiquées positives au VIH lors d’examens de routine pour leur assurance-vie, et une dernière suite à l’aggravation de son état de santé. L’enquête a révélé plusieurs manquements graves aux normes d’hygiène et de sécurité au VIP Spa. Des inspections ont montré la présence de matériel contaminé et l’utilisation répétée d’outils censés être à usage unique, en violation des protocoles sanitaires.
Suite à ces découvertes, le spa a été fermé par les autorités en automne 2018. La propriétaire de l’établissement a été condamnée à une peine de prison pour exercice illégal de la médecine après avoir plaidé coupable de plusieurs chefs d’accusation. Outre la négligence évidente dans la gestion des produits sanguins, le spa a ouvert la porte à une enquête plus approfondie sur le respect des normes dans l’industrie de l’esthétique.
Le vampire lift, une pratique interdite en France
Bien que popularisé par des stars, le vampire lift est strictement interdit en France. Conformément à l’article L1221-8 du Code de la santé publique, l’usage du plasma riche en plaquettes (PRP) à des fins esthétiques est proscrit. La loi française encadre de manière stricte l’utilisation des produits sanguins labiles (PSL), qui doivent provenir exclusivement de donneurs bénévoles et respecter des processus rigoureux de sélection, de transport, d’analyse et de conservation. Ces mesures garantissent la sécurité dans la chaîne transfusionnelle.
L’Établissement français du sang (EFS) détient le monopole de la collecte et de la distribution de ces produits vers les établissements de santé, s’assurant ainsi du respect des protocoles médicaux et de la sécurité des patients. La France se distingue ainsi par son approche préventive et ses normes élevées de sécurité en médecine transfusionnelle et esthétique.
Implications pour la sécurité patient et l’industrie esthétique
Ce cas dramatique de transmission de VIH aux États-Unis soulève des questions importantes sur les mesures de sécurité et de prévention dans l’industrie de la beauté. Il met en lumière la nécessité d’une réglementation plus stricte et du suivi des protocoles médicaux pour assurer la sécurité des patients dans cette industrie en pleine croissance. En outre, il rappelle l’importance de la transparence et de l’honnêteté parmi les prestataires de services esthétiques et médicaux pour maintenir la confiance du public.