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Alcool en France : entre traditions et pressions

A photography of the cultural impact of alcohol consumption in France.
Dans une récente apparition télévisuelle, l'humoriste Artus a partagé sa décision d'arrêter de boire pour gérer ses angoisses, soulevant ainsi des questionnements sur la pression sociale en France liée à la consommation d'alcool. Malgré la culture de l'apéro ancrée dans les mœurs françaises, des données alarmantes sur les effets néfastes de l'alcool soulignent la démarche salutaire de choisir de ne plus boire.

Lors d’une récente apparition télévisuelle sur le plateau de l’émission « Quelle époque ! » sur France 2, l’humoriste Artus a partagé sa décision d’arrêter de boire pour gérer ses angoisses. Face à cela, la journaliste Léa Salamé a réagi en invoquant, non sans humour, une possible conséquence ennuyeuse de ce choix : devenir « chiant ». Cet échange soulève une interrogation intéressante sur le regard porté en France sur l’absence de consommation d’alcool et sur ce que cela implique socialement.

La pression sociale du « petit verre »

En France, il semble que la culture de l’apéro et du « petit verre » soit ancrée dans les mœurs au point que refuser de boire peut être perçu comme anticonvivial. Trinquer à l’occasion de célébrations est un geste emblématique, parfois plus accepté avec du champagne qu’avec un simple verre d’eau, ce dernier pouvant même être assimilé à une superstition. Ainsi, la pression de se conformer à cette norme peut être forte, et s’abstenir de consommer de l’alcool est souvent associé à un manque de sociabilité ou de plaisir partagé.

Les données alarmantes

Malgré le côté festif communément attribué à l’alcool, il est important de rappeler les effets néfastes liés à sa consommation. D’après Santé Publique France, l’alcool serait responsable de près de 40.000 décès chaque année, possiblement sous-estimés, englobant accidents domestiques, de la route ou certaines maladies comme les cancers liés à l’alcool. L’Inserm conduit des études qui mettent en évidence les risques importants pour la santé, soutenant l’idée que la décision de ne plus boire, loin d’être « chiant », peut être une démarche salutaire et responsable.

La consommation d’alcool en France

Le pays du vin ne prend pas à la légère sa réputation concernant la consommation d’alcool. La France reste classée parmi les plus gros consommateurs au sein de l’OCDE. Cependant, malgré une consommation élevée, les Français s’inscrivent dans une tendance mondiale à la baisse de l’alcool, notamment chez les jeunes qui tendent à prendre soin de leur santé. Ainsi, la consommation d’alcool reste très normalisée en France, avec 10 % des citoyens qui boivent quotidiennement, particulièrement parmi des générations plus âgées.

Pays Rang consommation OCDE
France 4

Enjeux économiques et culturels

L’alcool, notamment le vin, représente un enjeu économique et culturel de taille pour la France. Avec la production de 4,2 milliards de litres de vin en 2019 équivalant à 17 % de la production mondiale, il est difficile pour les pouvoirs publics de s’opposer ouvertement à un secteur aussi influent. Cette réalité économique se reflète alors dans les positions politiques, où le vin est parfois considéré comme « un alcool pas comme les autres », renforçant l’idée de sa consommation comme partie intégrante du patrimoine national.

La politique de lutte contre l’alcool

L’épidémiologiste Maria Melchior pointe la complexité de lutter contre l’alcoolisme en France en raison de cette pression économique et politique. Comparativement, les politiques de lutte contre le tabac sont menées avec plus de vigueur. Les politiciens évitent de cibler l’alcool pour ne pas heurter une grande partie de la population française. Néanmoins, les mouvements de santé publique poursuivent leurs efforts pour limiter les phénomènes de « binge drinking », avec l’espoir d’une évolution des mentalités vers une acceptation croissante de la sobriété.

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