La montée en puissance des réseaux sociaux a métamorphosé les interactions sociales et le quotidien d’une large part de la jeunesse mondiale. Parmi les nombreuses plates-formes, TikTok se distingue particulièrement, en captivant des millions d’utilisateurs par son contenu dynamique et addictif. Cette addiction a une conséquence moins reluisante : l’émergence d’un besoin criant de structures capables d’aborder les problématiques relatives aux addictions comportementales, spécifiques à cette ère numérique.
Le constat alarmant d’une dépendance accrue
La création d’un nouveau site en Suisse par la clinique privée de Meiringen vient répondre à cette problématique. Au cœur de Thoune, ce centre spécialisé offre une prise en charge adaptée aux individus âgés de 18 à 25 ans qui sont aux prises avec une dépendance aux réseaux sociaux. Stephan Kupferschmid, médecin-chef et directeur de l’établissement, a témoigné de l’importance souvent critique des réseaux sociaux dans les cas de dépressions ou de troubles anxieux traités dans leur structure. Il souligne que les jeunes ont des besoins spécifiques qui diffèrent de ceux des patients plus âgés ayant déjà traversé plusieurs épisodes pathologiques.
Une approche thérapeutique innovante
Consciente de ces besoins particuliers, la clinique a développé un processus thérapeutique qui allie interventions individuelles et collectives. Encadrés par des professionnels, les jeunes séjournent dans des chambres individuelles et sont encouragés à gérer leur quotidien en autonomie tout en s’engageant dans diverses activités telles que le sport, la peinture ou encore la méditation de pleine conscience. L’initiative a pour ambition de leur offrir des outils sur mesure, propres à réguler leur usage des réseaux sociaux, souvent compulsif.
La surcharge de la demande : témoignage d’un phénomène préoccupant
Quatre semaines après son ouverture, l’engouement pour le centre de Thoune est tel qu’il affiche déjà complet avec un délai d’attente de plusieurs semaines. Ce succès révèle une détresse sous-jacente significative chez les jeunes, avec un pourcentage évoqué par le médecin-chef non négligeable. En effet, ce ne sont pas 5 à 6% des jeunes qui sont touchés, mais plutôt un quart d’entre eux, selon les estimations de la clinique. Cette statistique pourrait être indirectement liée à l’influence parfois corrosive des réseaux sociaux, dont l’usage compulsif semble l’emporter sur les conséquences à plus long terme.
L’urgence d’une prise de conscience collective
Aujourd’hui, des experts plaident pour une éducation renforcée à TikTok et aux autres plateformes sociales, impliquant une responsabilisation à la fois des utilisateurs et des entreprises qui les gèrent. Dans cette optique, la Commission européenne a initié une procédure à l’encontre de TikTok, visant à évaluer si le géant chinois du réseau social assure suffisamment la protection de son jeune public ainsi que la transparence de ses pratiques publicitaires.