Lilian, âgé de 24 ans, nourrit depuis toujours l’ambition de devenir policier. Cependant, sa quête se heurte à un obstacle de taille : son diabète de type 1. Malgré le cadre légal qui, depuis décembre 2021, permet aux personnes souffrant de maladies chroniques de postuler à des métiers auparavant interdits, Lilian se voit refuser l’accès à son rêve. La raison officielle invoquée ? Sa maladie jugée inacceptable par le corps médical de la police.
Le poids d’un rêve
Depuis son enfance, Lilian aspire à servir dans la police nationale ou la gendarmerie. Mais sa condition médicale semble mettre un terme brutal à ses aspirations. Lilian, qui a prouvé sa capacité à gérer efficacement son diabète à l’aide d’une pompe à insuline, est néanmoins confronté à des préjugés persistants. En 2019, réorientant ses ambitions, il s’engage au Samu comme assistant de régulation médicale, tout en gardant l’espoir d’intégrer un jour la police.
Un cadre légal en évolution
D’un point de vue législatif, la situation de Lilian aurait dû s’améliorer. En effet, une loi votée le 6 décembre 2021 stipule que les personnes atteintes de maladies chroniques ne doivent plus être automatiquement considérées comme inaptes pour certains métiers. Chaque cas doit être évalué individuellement, une évolution saluée par de nombreuses associations de patients.
Malgré cela, lors de sa candidature à la réserve de la police nationale en novembre 2024, Lilian rencontre un rejet catégorique. L’infirmière et le médecin qu’il rencontre à la visite médicale de la police lui indiquent clairement que sa condition constitue une barrière.
Un rejet difficile à accepter
Lors de l’entretien médical, Lilian ressent le poids des préjugés. Bien que la nouvelle législation soit en vigueur, il est informé que la police nationale n’incline pas à accepter des candidats diabétiques. Son pompe à insuline, bien gérée, n’a pas été suffisante pour changer le regard des recruteurs de la police.
Cette décision le pousse à contester ce qu’il considère comme une discrimination. Accompagné de sévères déconvenues personnelles et professionnelles, il décide de faire appel à la juridiction compétente.
Recours et démarches juridiques
Fort de l’appui de la Fédération française des diabétiques, Lilian ne compte pas baisser les bras. Jeanne Prat-Diquelou, juriste, facilite ses démarches en l’aidant à déposer un recours auprès de la direction de la police nationale. Pour renforcer son dossier, il obtient également des recommandations médicales affirmant que son diabète est sous contrôle.
Mais son recours auprès de la police nationale échoue. Non découragé, Lilian décide de porter l’affaire devant le tribunal administratif, espérant que cette voie légale ouvrira une discussion plus large sur le respect des droits des personnes vivant avec une maladie chronique.
Un combat partagé
Lilian n’est pas le seul à vivre ce type de discrimination. De nombreux candidats partagent son expérience, rejetés malgré une législation claire. Cette situation met en lumière la méconnaissance de certaines institutions quant aux avancées médicales, notamment l’utilisation de technologies comme les pompes à insuline.
Selon le témoignage de Jeanne Prat-Diquelou, la justification « diabète de type 1 » comme motif de rejet est illégale. En revanche, des complications spécifiques rendant certaines missions impossibles constitueraient un motif légitime. Pourtant, ce n’est pas ce que Lilian et d’autres candidats découvrent.
Pour un respect des lois et des droits
En dépit des obstacles, Lilian garde l’espoir que son combat ne soit pas vain. Il milite pour que les institutions suivent non seulement les lois en vigueur mais aussi les avancées médicales. Ses efforts sont motivés par l’espoir que les futures générations de candidats ayant une condition similaire puissent suivre leurs rêves sans discrimination.
Le ministère de l’Intérieur, pressé de s’exprimer, renvoie la responsabilité du recrutement à la police nationale, qui n’a pas encore répondu. Entre-temps, Lilian reste déterminé à défendre son cas, jugeant indispensable que le respect des lois garantissant l’égalité des chances pour tous.