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Discrimination Persistante : Les Diabétiques Toujours Écartés de la Police Nationale

A young man looking disappointed and frustrated, standing outside a police recruitment office, holding medical documents, illustrating the struggle of people with chronic illnesses facing discrimination in employment.
Malgré une loi de 2021 permettant aux personnes atteintes de maladies chroniques d'intégrer des métiers autrefois interdits, Lilian, un jeune diabétique, se voit refuser l'accès à la police nationale. Son combat met en lumière les discriminations persistantes et les disparités dans l'application des textes légaux.

Lilian, 24 ans, nourrit depuis toujours le désir de devenir policier. Cependant, son ambition rencontre un obstacle majeur : son diabète de type 1. À l’instar de nombreuses autres personnes atteintes de maladies chroniques, Lilian est confronté à un refus catégorique de la part de la police nationale et ce, malgré l’évolution législative de 2021.

En effet, une loi adoptée le 6 décembre 2021 stipule que les personnes souffrant de maladies chroniques ne devraient plus être systématiquement écartées des professions qui leur étaient jusqu’alors inaccessibles. Les cas doivent être analysés individuellement, prenant en compte l’état de santé de l’individu et les exigences spécifiques du poste visé. Pourtant, cette avancée légale peine à s’imposer dans les faits, comme en témoigne l’expérience amère de Lilian.

Un Rêve Entravé par les Préjugés

Depuis son plus jeune âge, Lilian rêve de rejoindre les forces de l’ordre. Après un parcours en tant qu’assistant de régulation médicale au Samu de Toulouse, il espérait que la législation de 2021 lui ouvrirait enfin les portes de la police nationale. Confiant grâce aux avancées technologiques en matière de gestion du diabète – comme sa pompe à insuline qui régule sa glycémie – Lilian dépose sa candidature en novembre 2024.

Malheureusement, la réalité est tout autre. Lors de sa visite médicale, Lilian fait face à une réaction mitigée. L’infirmière exprime des réserves dès le départ et le médecin ne tarde pas à mettre fin à ses espoirs en lui confirmant que « la police nationale ne veut pas de diabétiques ».

Des Textes de Loi Ignorés

Lilian n’est pas seul dans cette situation. Selon plusieurs associations de patients, la non-application de la loi est courante. Ces organismes ont décidé début 2025 de se retirer du comité « métiers interdits », visant à surveiller l’application de la réglementation. Jeanne Prat-Diquelou, juriste à la Fédération française des diabétiques, déplore cette disparité de traitement : « Recevoir de telles réponses sans fondement médical précis est parfaitement illégal et inacceptable. »

La résistance dans l’application de la loi réside souvent dans la méconnaissance des progrès médicaux par certains professionnels de santé, particulièrement ceux de la police. Lilian, déterminé à ne pas se laisser abattre, rassemble des documents médicaux attestant de l’absence de complications liées à son diabète. Toutefois, ces preuves ne suffisent pas à lever les réticences du corps médical de la police.

En Quête de Justice

Face à un mur d’incompréhension, Lilian opte pour la voie judiciaire. Il entame un recours auprès de la direction de la police nationale, aidé par la juriste Jeanne Prat-Diquelou. Malgré le soutien écrit de son médecin traitant et de sa diabétologue, le verdict reste inchangé : inaptitude confirmée.

Ne se laissant pas démoraliser, Lilian prépare une action en justice devant le tribunal administratif. Parallèlement, il sollicite le défenseur des droits qui, sensible à son dossier, lance une enquête auprès du ministère de l’Intérieur. Cette démarche, loin d’être isolée, soulève une question cruciale sur le respect des lois en matière d’emploi des personnes atteintes de maladies chroniques.

Un Combat pour l’Égalité

Lilian ne lutte pas uniquement pour son propre avenir. Son action vise à ouvrir la voie à d’autres jeunes aspirants qui se voient refuser l’accès à des carrières en raison de diagnostics similaires. « Je veux juste que la loi soit respectée », affirme-t-il.

Ce combat s’inscrit dans un contexte plus large de sensibilisation aux discriminations subies par les personnes aux prises avec des handicaps invisibles. Alors que certaines professions comme chirurgien cardiaque ou policier municipal sont accessibles aux personnes diabétiques, la réticence persistante dans certains secteurs soulève des interrogations sur une véritable application de l’inclusion.

En fin de compte, le cas de Lilian révèle la persistance de préjugés obsolètes et l’urgence de mieux former le personnel médical sur les possibilités qu’offrent de nombreuses personnes malgré leurs conditions médicales.

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