La pandémie de Covid-19 a mis en lumière et exacerbé des inégalités sociales et sanitaires préexistantes. Ce phénomène n’a pas affecté de manière uniforme toutes les strates de la société. En se penchant sur cette période, il apparaît clairement que la crise sanitaire a mis au jour des disparités selon le niveau socio-économique, l’origine géographique, le genre et la classe d’âge.
Inégalités Amplifiées par la Pandémie
Cinq ans après l’apparition du Covid-19, les conséquences de cette crise continuent de résonner, particulièrement au sein des catégories sociales marginalisées. Les études ont démontré que la première vague de la pandémie était particulièrement dévastatrice pour les personnes immigrées, qui ont généralement une mortalité moindre par rapport à la population indigène. Dans les zones urbaines caractérisées par une grande densité de population et une précarité sociale élevée, le nombre d’infections était supérieur alors même que les infrastructures de dépistage y étaient moins adéquates.
Les enfants des travailleurs « essentiels » ont été parmi les plus touchés par des problèmes de santé mentale pendant les confinements. Les symptômes d’anxiété et de dépression étaient plus fréquents chez ceux-ci en comparaison avec les enfants de cadres qui bénéficiaient du télétravail. De plus, les femmes ont été plus affectées que les hommes, non pas en raison de facteurs biologiques, mais en raison de leur rôle souvent plus exposé dans les domaines professionnel et domestique.
Initiatives Inclusives Pendant la Crise
En réponse à ces défis, des actions ont été entreprises pour contenir les impacts adverses de la pandémie, notamment par une meilleure inclusion des populations vulnérables. À Grenoble, par exemple, un« Comité citoyen Covid » a permis aux habitants de s’exprimer sur leurs préoccupations, allant de la sécurité alimentaire à la vaccination. À Marseille, des équipes locales ont parcouru les quartiers les plus défavorisés pour fournir tests, information et vaccination. En Seine-Saint-Denis, des efforts variés ont été mis en place pour améliorer la couverture vaccinale.
Ces initiatives ont permis non seulement d’atténuer l’impact immédiat de la pandémie, mais ont également jeté les bases de pratiques de santé publique plus inclusives. En collaborant avec les citoyens sur le terrain, il est devenu possible de surmonter certaines barrières culturelles et sociales au sein des communautés marginalisées.
Les Jeunes, Gravement Affectés par la Crise
L’un des groupes les plus dramatiquement impactés par la pandémie a été les jeunes. Les confinements ont perturbé une période critique de leur développement, conduisant à une détérioration notable de leur santé mentale. Des initiatives, comme le développement d’une application d’aide psychologique, ont été mises en œuvre pour pallier ces effets et fournir un soutien additionnel aux adolescents.
Par ailleurs, la crise a révélé d’importants problèmes de précarité alimentaire parmi les étudiants, affectant tant leur santé mentale que physique. Pour contrer cela, des projets comme la « sécurité sociale de l’alimentation » ont été initiés, permettant aux étudiants défavorisés d’accéder à une alimentation plus saine et équilibrée.
Enfin, un phénomène de « dette de santé publique » semble émerger, avec des retards accumulés dans la prise en charge de certaines pathologies chroniques en raison du déplacement des ressources vers le traitement du Covid-19. Cela pose un défi supplémentaire pour les systèmes de santé déjà sous pression.
Leçon de Résilience et Nouvelle Approche de Santé Publique
La pandémie a inexorablement souligné l’importance d’une approche de santé publique qui tienne compte des dimensions sociales et économiques. Il est devenu clair que pour préparer l’avenir, des stratégies de santé intégrées et inclusives sont essentielles pour corriger les déséquilibres systémiques. Ce dossier appelle ainsi à une mobilisation collective pour réduire les fractures sociales à travers des politiques publiques de santé plus justes et équitables.
