Santé publique France met en lumière l’importance primordiale de préserver la nature pour garantir la santé des populations. Dans la dernière édition de sa revue « La Santé en action », un dossier met en évidence les interrelations complexes entre la biodiversité et la santé humaine. Ce sujet revêt une importance capitale, car une nature en bonne santé est indispensable à notre survie et à notre bien-être physique et mental.
Les sociétés modernes, par leurs modes de vie et de production, mettent à mal la nature, la percevant souvent comme une menace plutôt que comme un bienfait naturel. Prenons l’exemple du moustique tigre qui, bien qu’invasif, est aussi un rappel de notre relation conflictuelle avec notre environnement.
Une compréhension approfondie de la « One Health »
Le dossier s’appuie sur le concept de « One Health », qui défend l’idée d’une interdépendance étroite entre la santé des humains, des animaux et des écosystèmes. Cette approche holistique est soutenue par la « Santé planétaire », qui examine les déterminants environnementaux et sociaux de notre santé. En comprenant ces liens, il devient clair que notre bien-être dépend largement de la biodiversité et de la qualité de notre environnement.
Des effets positifs sur le bien-être mental
Les recherches actuelles indiquent que le contact avec la nature a des effets positifs notables sur la santé mentale. Les espaces verts et bleus, par exemple, ont prouvé leur efficacité pour réduire la dépression, l’anxiété et le stress, tout en améliorant la concentration et la qualité des relations sociales. La perte de biodiversité contribue à l’émergence de pathologies chroniques, et il est essentiel de documenter l’éco-anxiété qui en résulte.
Ce numéro de « La Santé en action » explore également des concepts tels que l’immuno-stimulation par les arômes des plantes et l’extinction progressive de notre expérience de la nature, qui menace notre santé psychologique.
La « gentrification verte » : un défi pour les villes
Un chapitre du dossier se concentre sur la végétalisation urbaine et ses impacts sociétaux. Il est devenu impératif de redéfinir nos espaces urbains pour que chacun puisse bénéficier des bienfaits de la nature. Des exemples pertinents incluent la ville d’Albi en France, où un indice de bien-être est utilisé pour évaluer l’accès des habitants à la nature, et Ris-Orangis, qui transforme des friches industrielles en jardins communautaires.
Cependant, l’enthousiasme pour la renaturation urbaine doit être tempéré par une vigilance quant à la « gentrification verte », où les populations défavorisées risquent d’être déplacées des quartiers améliorés, exacerbant ainsi les inégalités. Les politiques urbaines doivent donc être inclusives, garantissant un accès équitable aux espaces naturels pour tous.
Retisser le lien avec la nature dès l’enfance
Praxis exemplaires de connexion avec la nature commencent déjà à émerger. Dans une crèche de Seine-et-Marne, par exemple, les tout-petits sont immergés dans la nature grâce à des activités de gardening qui stimulent leurs sens et améliorent leur sommeil. Dans le Doubs, des cours sont régulièrement donnés en forêt, encourageant l’autonomie et la créativité chez les enfants.
Pour les adultes, participer à des initiatives comme les observatoires scientifiques de Vigie-Nature offre une occasion d’approfondir leur compréhension de l’écosystème. À l’international, des innovations comme les « prescriptions nature » au Québec incitent les citoyens à intégrer davantage la nature dans leur quotidien pour un meilleur bien-être.
En conclusion, il apparaît clairement que notre santé et notre bonheur sont intimement liés à la manière dont nous interagissons avec la nature. A travers des politiques réfléchies et des initiatives locales, nous pouvons non seulement préserver notre environnement, mais également améliorer notre qualité de vie.