L’aspartame fait l’objet de nombreuses discussions depuis des années. En 2023, une classification par le Centre international de recherche sur le cancer l’a qualifié de « cancérigène possible », ce qui a intensifié le débat autour de cet édulcorant largement utilisé dans les produits alimentaires et boissons dits « light ». Pourtant, entre les inquiétudes des consommateurs et les prises de position mitigées des experts, il est parfois difficile de s’y retrouver. Cet article vise à éclairer cette problématique en explorant les différents points de vue d’experts et en proposant des recommandations pour consommer l’aspartame de manière raisonnable.
Pourquoi l’aspartame est-il controversé ?
L’aspartame, identifié par l’abréviation E951, est un édulcorant artificiel que l’on retrouve dans de nombreux produits sans sucre, tels que les sodas comme le Coca zéro, les yaourts allégés, et même certains chewing-gums. Son rôle principal est de sucrer les produits sans ajouter de calories significatives, offrant ainsi une alternative au sucre classique.
Les préoccupations autour de l’aspartame émergent principalement de son potentiel impact sur la santé. Les associations telles que Foodwatch, la Ligue contre le cancer, et Yuka ont milité pour son interdiction, en mettant en avant des études suggérant des liens avec diverses maladies, notamment le cancer, les maladies cardiovasculaires, et le diabète de type 2.
Que disent les experts ?
Face à ces craintes, les experts restent divisés. Le Dr Patrick Serog, nutritionniste à Paris, souligne l’absence de preuves épidémiologiques concrètes reliant l’aspartame à un risque accru de cancer. « Certaines études indiquent une corrélation, tandis que d’autres non », précise-t-il, tout en rappelant l’importance de la modération.
Selon Clément Noblet, diététicien, l’interdiction de l’aspartame serait simpliste et ne tiendrait pas compte des autres substances plus dangereuses comme l’alcool ou le tabac. Il préconise plutôt une utilisation mesurée et variée des aliments, en optant pour des alternatives non sucrées lorsque cela est possible.
Recommandations pour une consommation mesurée
Malgré l’inquiétude légitime, il est crucial de se rappeler que le dosage est souvent la clé. L’Organisation mondiale de la santé recommande une consommation maximale de 40 mg par kilogramme de poids corporel par jour, une directive qui n’a pas changé depuis les années 1980.
Patrick Serog conseille de se tourner vers des options non sucrées et de finir les repas par un fruit pour satisfaire les envies de sucre. « Finir vos repas par un fruit aide à dire à votre cerveau que le repas est terminé », ajoute-t-il.
Pour les amateurs de yaourts et de sodas allégés, l’adaptation progressive des goûts peut être une stratégie efficace. Commencer par des yaourts à teneur réduite en sucre avant de passer au yaourt nature est une méthode suggérée pour réduire l’apport en édulcorants artificiels.
La voie vers un équilibre alimentaire
Au-delà de l’aspartame et de ses débats, l’essentiel reste de maintenir une alimentation équilibrée. Une réduction des produits transformés, une diversité alimentaire, et un plaisir mesuré lors de la consommation restent les piliers d’une bonne santé.
En conclusion, bien que l’aspartame continue de diviser, il demeure un composant de notre diète moderne pour ceux cherchant à réduire l’apport calorique sans renoncer au goût sucré. Cependant, comme pour toute composante de l’alimentation, la modération et la diversité demeurent les maîtres-mots pour une santé optimale.