La pénurie de la quétiapine, un médicament essentiel dans le traitement de la schizophrénie, des troubles bipolaires, et de la dépression résistante, place actuellement de nombreux patients français dans une situation préoccupante. En première ligne, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé l’alerte sur les « fortes tensions d’approvisionnement » de ce médicament crucial.
Un médicament sans véritable alternative
La quétiapine est un antipsychotique atypique largement prescrit. Elle est utilisée dans le Xeroquel LP et de nombreux médicaments génériques. Ce traitement à long terme permet de stabiliser les patients en les libérant des symptômes de leur maladie. Hélas, cette molécule n’a pas d’équivalent direct sur le marché, compliquant la tâche des professionnels de santé.
Un psychiatre exerçant dans un Etablissement public de santé mentale (EPSM) confie : « Arrêter brutalement la quétiapine est dangereux. C’est un véritable risque pour les patients stables et asymptomatiques. » Les conséquences peuvent être graves, favorisant la rechute et le retour des symptômes débilitants.
Les conséquences d’une pénurie prolongée
La pénurie ne touche pas seulement les individus, mais le système de santé dans son ensemble. Les médecins sont invités à ne plus initier de traitement à base de quétiapine et à chercher des alternatives. Cependant, la réalité montre que les options sont limitées et rarement équivalentes, soulignant les défis immenses pour les patients et les médecins.
Pour les nouveaux patients, d’autres traitements peuvent être envisagés, mais pour ceux déjà sous quétiapine, la transition vers d’autres médicaments s’annonce longue et incertaine. L’ANSM conseille d’ailleurs de privilégier toute alternative possible pour pallier cette rupture, bien que peu nombreuses et souvent insuffisantes.
Actions et perspectives
Face à la situation, le laboratoire grec Pharmathen International, principal fournisseur, est en proie à des difficultés de production. Des solutions sont recherchées, notamment en se tournant vers d’autres pays européens pour l’approvisionnement. Pour certains patients vivant près de la frontière, se procurer le médicament en Belgique reste une solution envisageable avec une ordonnance française.
Le système de santé français doit rapidement trouver une réponse à cette crise pour éviter une dégradation majeure de la santé mentale de nombreux citoyens. Dans cette attente, les professionnels de la santé et les patients gardent cependant un regard tourné vers l’horizon, espérant une résolution rapide du problème de production.
L’importance de la quétiapine
La quétiapine joue un rôle crucial dans la stabilisation des patients souffrant de troubles psychotiques et de dépressions sévères. Son absence entraîne une déstabilisation qui menace non seulement la santé des patients mais aussi leur intégration sociale et professionnelle.
L’alerte de l’ANSM est un cri d’alarme pour dépasser de simples mesures temporaires et réfléchir à un plan de gestion des pénuries plus systématique dans le futur. Anticiper et sécuriser l’approvisionnement des médicaments vitaux doit devenir une priorité pour éviter de nouvelles crises.
Une mobilisation nécessaire
Les associations de patients et les professionnels de santé unissent leurs voix pour réclamer une intervention rapide et efficace. La communication et la transparence de la part des laboratoires et des autorités restent un enjeu crucial pour regagner la confiance des patients et proposer des solutions pérennes.
