En cette fin d’année 2024, la France inaugure un projet ambitieux visant à améliorer la surveillance des hôpitaux : le projet Orchidée. Ce réseau, coordonné par Santé publique France, apportera une vision complète et quasi instantanée de la situation sanitaire dans les établissements hospitaliers du pays.
Un réseau hospitalier innovant pour une meilleure surveillance épidémiologique
Afin de combler les lacunes du dispositif actuel de surveillance, le projet Orchidée propose une approche novatrice en matière de suivi épidémiologique. Ce réseau s’étendra sur toutes les régions de la métropole ainsi que les territoires des Antilles françaises, intégrant une multitude de données provenant de divers services hospitaliers.
Lors de sa réunion de lancement tenue le 9 octobre 2024, plus d’une centaine de participants ont pu constater l’envergure de ce projet qui vise à offrir une réactivité accrue face aux changements sanitaires.
L’importance de la surveillance en temps réel à l’ère post-COVID
L’épidémie de COVID-19 a mis en lumière la nécessité de suivre de près et de manière continue les phénomènes sanitaires émergents. Grâce au projet Orchidée, il sera possible de compléter la surveillance déjà en place avec des données détaillées des suites des hospitalisations conventionnelles et d’autres services spécialisés, comme les unités de réanimation.
Ce projet fournit ainsi une réponse efficace pour anticiper les crises sanitaires futures, incluant la potentielles émergence de nouveaux virus.
Utilisation des entrepôts de données hospitaliers : une approche efficiente
Grâce à l’exploitation des entrepôts de données de santé hospitaliers, Orchidée change la donne en matière de collecte et d’organisation des informations médicales. Ces données, initialement recueillies dans un cadre de soin, prennent une vocation secondaire cruciale pour la recherche et l’innovation épidémiologiques.
En France, c’est la première fois que les indicateurs épidémiologiques dérivent de l’édifice préexistant des bases de données hospitalières, couvrant ainsi un large éventail de pathologies à l’échelle nationale. Le modèle fédéré du réseau permet aux hôpitaux de générer des indicateurs propres, favorisant ainsi une compréhension fine des dynamiques épidémiques.
Les bénéfices d’un modèle de données partagées
Avec le projet Orchidée, les bénéfices d’un tel modèle de surveillance incluent la valorisation des données hospitalières existantes, une moindre charge administrative en évitant de nouvelles saisies, et l’assurance d’une qualité d’indicateurs exceptionnelle.
Une telle démarche, si elle est généralisée, renforcera notamment les capacités à surveiller les maladies tant au niveau national qu’européen.
Une aspiration à une collaboration européenne renforcée
Dans un contexte où l’Union européenne cherche à renforcer ses systèmes de surveillance épidémiologique, des projets comme Orchidée sont essentiels. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies considère le partage de données en temps réel comme une tâche capitale pour anticiper d’éventuels défis sanitaires similaires à ceux rencontrés en début de pandémie COVID-19.
C’est dans cette optique que la Commission européenne appuie des initiatives telles que celle de Santé publique France afin de renforcer les infrastructures de surveillance.
Acteurs clefs dans la réalisation du projet Orchidée
Le consortium Orchidée rassemble diverses institutions incluant 25 centres hospitaliers universitaires à travers le pays et les territoires français d’outre-mer, ainsi que des partenaires comme le Health Data Hub et l’École des Hautes Études en Santé Publique. Cette coordination vise à partager les expertises et à optimiser l’utilisation des données pour une réponse sanitaire coordonnée.
Le projet Orchidée, par sa structure et ses objectifs, se positionne comme un modèle à suivre pour favoriser une meilleure préparation face aux crises sanitaires, tout en promouvant une valorisation optimale des données de santé à l’échelle hospitalière et macro-économique.
