Les toutes premières décisions de Donald Trump suite à son retour à la Maison-Blanche ne manquent pas d’audace. Lundi, il a officiellement annoncé, par décret présidentiel, le retrait immédiat des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En pleine cérémonie dans le Bureau ovale, le président américain n’a pas mâché ses mots, accusant ouvertement l’OMS d’avoir « escroqué » les États-Unis. Cette action s’inscrit dans une logique de rupture, déjà amorcée lors de son précédent mandat, marquée par des critiques acerbes à l’égard de l’institution concernant sa gestion de la crise du Covid-19.
Les États-Unis, principal soutien de l’OMS
En tant que principal contributeur de l’OMS, le retrait des États-Unis risque de déstabiliser profondément l’organisation. Depuis des années, les États-Unis ont apporté un soutien financier significatif à travers des cotisations obligatoires basées sur leur produit intérieur brut (PIB) et par divers financements volontaires. En 2025, alors qu’une nouvelle restructuration budgétaire de l’OMS semble inévitable, cette décision de Donald Trump pourrait entraîner un coup dur pour les programmes de santé mondiaux, notamment ceux liés à la prévention et à la gestion des pandémies.
Une réaction internationale mitigée
Les réactions à l’échelle internationale à cette annonce ne se sont pas fait attendre. De nombreux dirigeants mondiaux ont exprimé leur préoccupation face aux implications de ce retrait. En effet, l’OMS joue un rôle crucial dans la coordination mondiale lors des urgences sanitaires, facilitant la circulation des informations et des ressources nécessaires à la gestion rapide des crises.
Le président chinois s’est empressé de rappeler l’importance de l’engagement international pour lutter efficacement contre les épidémies. Par ailleurs, certains experts en santé publique ont mis en garde contre le risque que les États-Unis soient privés de données épidémiologiques essentielles, comprometant ainsi leur capacité à prévenir et à répondre adéquatement aux menaces sanitaires internationales.
Des conséquences pour la sécurité sanitaire américaine
Cette décision pourrait également avoir d’importantes répercussions sur la sécurité sanitaire des États-Unis. Comme l’a souligné Lawrence Gostin, un éminent professeur de droit de la santé publique à l’université de Georgetown, en quittant l’OMS, les États-Unis risquent de se retrouver désavantagés, notamment en termes d’accès aux vaccins et aux informations critiques sur la santé mondiale.
Gostin a exprimé ses inquiétudes sur le fait que cette décision pourrait ériger des obstacles significatifs à l’innovation et à l’actualisation des mesures de sécurité sanitaire, laissant les États-Unis vulnérables face à de potentielles pandémies futures.
Retour en arrière ou nouvelle ère ?
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà cherché à retirer le pays de l’OMS, un plan temporairement arrêté par Joe Biden qui avait révoqué cette décision avant sa mise en acte. Maintenant qu’il est de retour au pouvoir, Trump semble déterminé à s’engager dans cette voie, arguant un déséquilibre dans les contributions financières versées par les États-Unis et la Chine.
Cette rupture intervient à un moment charnière pour la santé globale, où les efforts collaboratifs sont essentiels pour affronter les menaces sanitaires émergentes.
L’avenir de la coopération internationale
En dépit des controverses, il est clair que cette décision de Trump amorce une redéfinition des relations internationales dans le domaine de la santé. Le défi majeur pour les États-Unis sera de recréer des partenariats solides qui alignent la sécurité nationale sur la santé mondiale. Pour cela, une collaboration avec des partenaires crédibles tant sur le sol américain qu’international sera indispensable pour combler le vide laissé par l’OMS.
Les experts soulignent l’importance de bâtir une infrastructure nationale robuste pour la santé publique, tout en assurant un lien étroit avec la communauté mondiale. Cela nécessite un leadership visionnaire prêt à naviguer dans un paysage géopolitique complexe pour améliorer la résilience sanitaire non seulement pour les États-Unis, mais également à l’échelle planétaire.