Le terme « syndrome du loup-garou » pourrait évoquer des histoires fantastiques, mais il s’agit d’une réalité préoccupante pour plusieurs familles en Europe. Les autorités sanitaires de Navarre, en Espagne, ont récemment tiré la sonnette d’alarme suite à la découverte de cas de cette condition rare chez des bébés. Diagnostiqué comme une forme sévère d’hypertrichose, ce syndrome se manifeste par l’apparition soudaine et anormale d’une pilosité excessive sur le corps des nourrissons.
L’hypertrichose, bien qu’inusuelle, est particulièrement alarmante chez les nouveau-nés car elle peut entraîner des complications au niveau des organes internes tels que les reins et le cœur. Jusqu’à présent, onze cas ont été rapportés, tous liés à un même facteur : l’utilisation par le père d’un traitement contre la calvitie contenant du minoxidil.
Le Minoxidil, un coupable inattendu
Le minoxidil est principalement connu comme un vasodilatateur utilisé pour traiter l’hypertension artérielle sévère. Cependant, son effet secondaire sur la stimulation de la pousse des poils a conduit à son utilisation dans le traitement de la calvitie. Malheureusement, son application peut avoir des conséquences non désirées, notamment lorsqu’il est appliqué chez les pères en congé paternité qui ont un contact fréquent avec leur enfant.
Selon les experts, les nourrissons peuvent entrer en contact avec le minoxidil soit par un contact direct peau à peau avec le parent, soit oralement après avoir tété la peau où la lotion a été appliquée. Gabriela Elizondo, responsable de la pharmacovigilance de Navarre, a confirmé qu’une enquête approfondie avait été lancée après l’observation de cas où des bébés développaient une pilosité sur les jambes, les cuisses et le dos.
Des conséquences psychologiques pour les familles
Ce syndrome, bien que réversible, est source d’angoisse pour les familles touchées. Le bulletin de pharmacovigilance de Navarre met en garde contre les tests et procédures médicales générées par cette découverte inattendue. Les parents doivent souvent procéder à nombreux examens médicaux pour s’assurer de l’absence de complications graves, ce qui ajoute au stress émotionnel.
Pour atténuer ces problèmes, l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) a pris des mesures en modifiant la notice des produits contenant du minoxidil. Ceci pour alerter les utilisateurs potentiels des risques encourus si le produit est accidentellement transféré aux nourrissons.
Une lueur d’espoir : réversibilité du syndrome
Malgré la sévérité apparente de cette condition, les autorités affirment que le « syndrome du loup-garou » est totalement réversible. L’arrêt de l’utilisation de produits contenant du minoxidil par le parent impacté a montré des résultats positifs, avec une diminution graduelle de l’hypertrichose chez les bébés. Cette issue favorable offre un soulagement aux familles qui, bien que secouées par l’expérience, peuvent être rassurées quant au rétablissement éventuel de leur enfant.
Leçons tirées des incidents passés
Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se présente. En 2019, une confusion similaire avait eu lieu en Espagne où l’échange erroné entre le minoxidil et l’Oméprazole avait conduit à un usage inapproprié chez les nourrissons, provoquant également une hypertrichose. Bien que alarmantes, ces situations ont permis de renforcer la vigilance autour des procédures de fabrication et d’étiquetage des médicaments.
En conclusion, bien que le terme « syndrome du loup-garou » puisse effrayer, il est essentiel de se fier aux professionnels de santé et de suivre leurs recommandations pour gérer efficacement cette condition. Les familles concernées doivent rester informées et collaborer avec les médecins pour assurer la sécurité et le bien-être de leurs enfants.